Comédien et metteur en scène, directeur artistique de l’association Sin, Emilien Urbach est l’invité de la semaine pour la tribune libre de L’HUMANITE du 24 au 28 octobre 2007.
La représentation s’est cependant très bien déroulée. Les préadolescents du camp avaient préparé une chorégraphie de danse traditionnelle appelée Debka, en guise de première partie.
J’ose croire que ces moments de rencontre autour de nos représentations sont des moments d’espoir. Cependant, la question reste posée. De quel champ d’action disposent les artistes face à une réalité qui veut que pour certains l’expression même de leur existence soit interdite par la guerre et les obscurantismes qu’elle engendre, et que d’autres, enfermés dans leur autisme télévisuel et mercantile, leur fièvre sécuritaire et individualiste, peuplent des villes de morts vivants ou l’art, le corps et l’intelligence, comme toute chose vivante, n’ont plus qu’une valeur marchande ?
Au sein de l’association Sîn, nous pensons que nul ne peut répondre seul à ce type de question et qu’il faut absolument passer par la création d’espaces de rencontres capable de créer de la pensée. C’est avec cette volonté que, par exemple, nous organisons le 6 novembre, à gare au théâtre à Vitry-sur-Seine, en collaboration avec le Théâtre enquête et autre(s)pARTs (acteurs unis pour la transformation, la recherche et l’expérimentation (sur les relations entre) populations, art, territoires et société), une rencontre débat à caractère performatif (les intervenants sont soumis à des contraintes de temps et d’espace) autour des notions d’urgence et de réel.
Je pense maintenant à ce qu’écrivait Leïla Chaïd à propos de Jean Genet : « Et maintenant, nous parlons d’inventer, d’être à l’origine du nouveau, et soudain je comprends cette phrase encore différemment. Les images sont dans le désert où il faut aller les chercher. » C’est un défi lancé à tous les créateurs : « Il faut toujours chercher ailleurs, là où il y a du désert. »
À demain.