– Pour défaire l’Empire Ottoman, allié des Allemands, les Anglais misent sur une révolte arabe, en leur promettant une certaine indépendance. Dans le même temps, ils veulent contenir les ambitions expansionistes de la France, et surtout créer une zone tampon autour du canal de Suez : accord Sykes-Picot en 1916 :
- Liban, Côte syrienne pour la France
- Transjordanie, Irak pour l’Angleterre
- Syrie pour une nation arabe
- La Palestine, un peu oubliée, devrait être sous contrôle franco-anglais.
– La France et l’Angleterre, embourbées sur le front de l’Ouest, et craignant de se faire lâcher par les USA et la Russie, misent sur les juifs de ces pays pour faire pression sur leur gouvernement : ils soutiennent donc le sionisme : la France, puis l’Angleterre (déclaration Balfour 1917), se déclarent favorables à un foyer national juif en Palestine.
– 1918 : les Alliés prennent le contrôle de tout le Moyen Orient, garde la Palestine et installe en Syrie le roi Fayçal, qui déclare l’indépendance (il tentera de négocier avec les Sionistes pour une coopération).
La guerre en Palestine : l’armée turque saigne la Palestine, réprime sévèrement les nationalistes des deux cotés (considérés comme une 5ème colonne possible), et enrôle des milliers de Palestiniens. Les juifs doivent choisir entre la nationalité turque ou l’exil. En1918 ,la famine est proche et l’économie exsangue. Les colonies sionistes sont fortement aidées financièrement par la diaspora américaine.
– 1920 : la Palestine est administrée par l’OETA, administration anglaise, relativement antisioniste. Elle tente de limiter l’immigration juive.
– Les incidents se multiplient jusqu’à l’émeute arabe de Jérusalem en avril 1920, où la Haganah, nouvelle milice armée juive, tente de protéger les juifs, sous le regard placide des anglais. L’OETA réprime la Haganah et tempère fortement la déclaration Balfour en mettant en place une politique se voulant plus égalitaire (livre blanc de 1922 de Churchill).
La fin du rêve da la Grande Syrie transforme l’opposition arabe en nationalisme palestinien et non plus Pan-arabe.
– 1921 : création de l’Agence Juive, qui remplace le bureau palestinien, l’immigration juive se poursuit.
Sur place, des tentatives sionistes de négociations / coopération, accompagnées d’une vaste entreprise de corruption / pots de vin auprès des arabes (journalistes, hommes politiques, achats de vote), ne débouchent sur rien : les autorités sionistes n’appuient pas cette politique et l’élite arabe refuse la négociation (des deux cotés : surtout ne pas apparaître faible).
En 1931, 175 000 juifs pour 880 000 arabes.
– 1925 : création par Jobotinsky du Parti Révisionniste ancêtre du Likoud, (révision de l’accord pour inclure la Jordanie dans le futur état juif) (puis création du Betar (mouvement de jeunes tendance ’militariste’ voire fasciste).
Création de Brit Shalom (alliance pour la paix) prônant un partage équitable de la Palestine entre les deux communautés.
Dans l’ensemble, durant ces années, ces partis sont minoritaires.
– 1929 : les problèmes autour des lieux saints se cristallisent sur l’accès au Mur des lamentations. En août, défilé armé du Betar, prêches dans les mosquées, qui débouchent sur les émeutes arabes de 1929 (organisées ?) à Jérusalem puis dans tout le pays. 130 juifs, 115 arabes y laissent la vie.
- les rapports d’enquête anglais pointent comme cause des émeutes l’hostilité de la population arabe à l’implantation des colonies. L’OETA tentera de freiner voir d’interdire l’immigration juive. Par contre, les autorités sionistes ne veulent voir dans ces émeutes que la manifestation d’une opposition d’activistes minoritaires, et étouffent tout autre vision pour ne pas décourager le mouvement.
- la Haganah se renforce et s’arme de plus en plus. Création de l’Irgoun, prônant non plus l’autodéfense mais l’attaque (faire une muraille d’acier autour du foyer juif).