Amis des arts et de la culture de Palestine

Victimes : épisode 2

1914 - 1919

 Pour défaire l’Empire Ottoman, allié des Allemands, les Anglais misent sur une révolte arabe, en leur promettant une certaine indépendance. Dans le même temps, ils veulent contenir les ambitions expansionistes de la France, et surtout créer une zone tampon autour du canal de Suez : accord Sykes-Picot en 1916 :
- Liban, Côte syrienne pour la France
- Transjordanie, Irak pour l’Angleterre
- Syrie pour une nation arabe
- La Palestine, un peu oubliée, devrait être sous contrôle franco-anglais.

 La France et l’Angleterre, embourbées sur le front de l’Ouest, et craignant de se faire lâcher par les USA et la Russie, misent sur les juifs de ces pays pour faire pression sur leur gouvernement : ils soutiennent donc le sionisme : la France, puis l’Angleterre (déclaration Balfour 1917), se déclarent favorables à un foyer national juif en Palestine.

 1918 : les Alliés prennent le contrôle de tout le Moyen Orient, garde la Palestine et installe en Syrie le roi Fayçal, qui déclare l’indépendance (il tentera de négocier avec les Sionistes pour une coopération).

La guerre en Palestine : l’armée turque saigne la Palestine, réprime sévèrement les nationalistes des deux cotés (considérés comme une 5ème colonne possible), et enrôle des milliers de Palestiniens. Les juifs doivent choisir entre la nationalité turque ou l’exil. En1918 ,la famine est proche et l’économie exsangue. Les colonies sionistes sont fortement aidées financièrement par la diaspora américaine.

1920 - 1929

 1920 : la Palestine est administrée par l’OETA, administration anglaise, relativement antisioniste. Elle tente de limiter l’immigration juive.

 Les incidents se multiplient jusqu’à l’émeute arabe de Jérusalem en avril 1920, où la Haganah, nouvelle milice armée juive, tente de protéger les juifs, sous le regard placide des anglais. L’OETA réprime la Haganah et tempère fortement la déclaration Balfour en mettant en place une politique se voulant plus égalitaire (livre blanc de 1922 de Churchill).
La fin du rêve da la Grande Syrie transforme l’opposition arabe en nationalisme palestinien et non plus Pan-arabe.

 1921 : création de l’Agence Juive, qui remplace le bureau palestinien, l’immigration juive se poursuit.


    Des sociétés étanches Durant cette période, l’implantation des colonies et l’achat de terre se poursuivent. Les deux sociétés se développent en parallèle, sans lien entre elles, socialement, économiquement et même administrativement (avec au dessus l’OETA anglaise). Avec l’apport de main d’oeuvre qualifiée et de capitaux (entre 1917 et 1929, plus de 40 millions £ envoyés par la diaspora américaine), les inégalités entre les deux sociétés se creusent.

    Sur place, des tentatives sionistes de négociations / coopération, accompagnées d’une vaste entreprise de corruption / pots de vin auprès des arabes (journalistes, hommes politiques, achats de vote), ne débouchent sur rien : les autorités sionistes n’appuient pas cette politique et l’élite arabe refuse la négociation (des deux cotés : surtout ne pas apparaître faible).

    En 1931, 175 000 juifs pour 880 000 arabes.


 1925 : création par Jobotinsky du Parti Révisionniste ancêtre du Likoud, (révision de l’accord pour inclure la Jordanie dans le futur état juif) (puis création du Betar (mouvement de jeunes tendance ’militariste’ voire fasciste).
Création de Brit Shalom (alliance pour la paix) prônant un partage équitable de la Palestine entre les deux communautés.
Dans l’ensemble, durant ces années, ces partis sont minoritaires.

 1929 : les problèmes autour des lieux saints se cristallisent sur l’accès au Mur des lamentations. En août, défilé armé du Betar, prêches dans les mosquées, qui débouchent sur les émeutes arabes de 1929 (organisées ?) à Jérusalem puis dans tout le pays. 130 juifs, 115 arabes y laissent la vie.

- les rapports d’enquête anglais pointent comme cause des émeutes l’hostilité de la population arabe à l’implantation des colonies. L’OETA tentera de freiner voir d’interdire l’immigration juive. Par contre, les autorités sionistes ne veulent voir dans ces émeutes que la manifestation d’une opposition d’activistes minoritaires, et étouffent tout autre vision pour ne pas décourager le mouvement.

- la Haganah se renforce et s’arme de plus en plus. Création de l’Irgoun, prônant non plus l’autodéfense mais l’attaque (faire une muraille d’acier autour du foyer juif).



FAIRE UN DON

ACTUALITES

  • L’attaque d’Israël contre le Freedom Theatre dans le camp de Jénine fait partie d’un génocide culturel

    La destruction du théâtre et l’arrestation de son personnel s’inscrivent dans une tentative générale visant à briser les Palestiniens de Cisjordanie occupée sur le plan psychologique et émotionnel
    Lorsque Mustafa Shetha, père de quatre enfants et directeur général du Freedom Theatre, a été enlevé de chez lui le mercredi 13 décembre, qu’on lui a bandé les yeux et qu’il a été incarcéré, battu et privé de nourriture et d’eau, ce n’était pas le fruit du hasard.
    Les soldats israéliens, qui avaient la moitié de son (...)

  • Détruire l’héritage culturel de Gaza est un crime contre l’humanité

    Au moment où j’écris, le décompte des morts dans le conflit actuel s’élève à plus de 18 000. Nous avons vu des images de morts et de blessés, de gens qui extraient des victimes de décombres. Il y a eu dans le monde beaucoup de protestations au sujet du bombardement par Israël d’hôpitaux, d’écoles et de camps de réfugiés.
    Mais un des aspects des bombardements d’Israël dont on a le moins parlé est la destruction du patrimoine culturel : documents, monuments, objets d’art.
    Le 19 octobre, des frappes aériennes (...)

  • Taysir Batniji : « Parlez, diffusez la vérité, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour sauver Gaza, ou ce qu’il en reste. »

    J’ai hésité à publier ce post. Je ne voulais pas annoncer autant de drames en si peu de jours ; même dans mes pires cauchemars, jamais je n’aurais imaginé que j’aurais à faire une chose pareille. Ce qui s’est passé, et continue à se passer, est atroce. Personne ne peut supporter un tel choc. Mais le monde doit voir les crimes de l’occupant, qui, non content d’avoir exterminé ma sœur avec toute sa famille, a bombardé il y a quelques jours notre maison familiale à Shija’iya. La maison où je suis né et où (...)