Nous repartons en fin de matinée pour Naplouse. Une mauvaise piste nous permet d’éviter un check point, mais notre super taxi ne peut éviter celui de l’entrée de Naplouse. Nous le passons à pied, nous frayant un passage dans la foule s’écoulant lentement dans les deux sens entre les soldats pour le contrôle des papiers. Ici aussi, un soldat tient en joue les passants alors qu’un deuxième contrôle les papiers.
Un nouveau taxi nous mène au siège de DARNA. Nous retrouvons les 4 jeunes musiciens de cet été. Walid, le 5ème de la troupe, est mort il y a une semaine d’un problème cardiaque.
Nous passons la soirée en leur compagnie, invité par l’oncle d’un des garçons. Grande villa, narguilé sur la terrasse et même piano dans le salon... Comme la vie pourrait être douce ici.
Les soirées sont d’autant plus longues qu’à Naplouse aussi ne s’écoule pas une semaine sans 3 ou 4 descentes nocturne des jeeps israéliennes, entraînant à chaque fois morts et blessés. La ville sombre doucement dans le chaos. Quasiment plus de feux de signalisation en état de marche, et aucun n’est respecté, plus de police (l’armée israélienne a imposé des règles encadrant leur activité, les privant en pratique de toute efficacité), un éclairage public plus que défaillant, des hommes armés sans uniforme ni signe distinctif...
Beaucoup de voitures n’ont pas de plaque d’immatriculation : elles ont été volées en Israël, ou bien vendues pour une arnaque à l’assurance. Le fait d’en voir autant ici pose quelques questions sur l’efficacité du mur, des check points, etc... ou bien sur le niveau de corruption des gardes frontières.
Que ce soit à Jénine ou à Naplouse, visitées régulièrement par l’armée israélienne la nuit,on est bien loin de l’esprit d’Oslo, qui classe pourtant ces villes en zone A, c’est à dire sous autorité totale palestinienne.