"On ne m’a pas laissée rentrer, mais je vais vous raconter ce qu’on m’a empêchée de voir", a dit la parlementaire américaine Ilhan Omar, Interdite d’entrée en Israël, et donc en Palestine...
L’élue au congrès américain n’a pas froid aux yeux, pas plus que sa langue dans sa poche. Difficile de l’intimider !
Dans une série de tweets, elle a cité vendredi la longue liste des crimes commis par le gouvernement israélien à l’encontre des Palestiniens.
“Soyons clairs, déclare-t-elle d’emblée. Le but de notre voyage était d’aller voir de nos propres yeux ce qui se passe sur le terrain en Palestine, c’est à dire de faire notre travail de parlementaires".
“Mais puisqu’on ne nous a pas laissé remplir notre mission d’élues, je vais partager avec vous ce que nous aurions pu voir".
“Pour rappel, nous donnons plus de 3 milliards de dollars d’aide par an à Israël. Ceci est fondé sur le fait que cet Etat serait un important allié des USA et la seule démocratie au Moyen-Orient".
“Or refuser l’entrée à des membres élus du congrès américain ne relève ni de l’amitié ni de la démocratie. Et nous devrions supprimer cette aide afin de de faire cesser la colonisation et de faire respecter les droits des Palestiniens".
“L’occupation est une réalité. Et empêcher des membres du congrès de la voir, ne l’efface pas pour autant. Ensemble, nous devons y mettre un terme", a également twitté Ilhan Omar.
Ilhan Omar dresse ensuite la liste des persécutions infligées aux Palestiniens qu’elle et Rashida Tlaib n’ont pas pu rencontrer, qu’il s’agisse des Bédouins dont les maisons sont détruites au bulldozer depuis des dizaines d’années, de la situation catastrophique des Gazaouis sous blocus, qui a empiré avec la suppression de la contribution étatsunienne au budget de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (UNRWA), ou encore de la ségrégation que font régner l’armée et les colons dans une ville comme Hébron, et des agressions permanentes de ces mêmes colons contre les Palestiniens.
"Nous devions aussi visiter le fameux Mur de Séparation qui a mutilé la ville historique de Béthléem, et sa région, en grande partie inaccessible aux Palestiniens désormais".
Ilhan Omar rappelle que de nombreuses personnalités américaines ont été empêchées elles aussi d’entrer en Israel, y compris sans rapport avec la campagne BDS.
Et pour ce qui est de vanter les "mérites" de cette "grande démocratie", on peut également rappeler que le lobby israélien aux USA (AIPAC) se charge chaque année d’emmener en Israël, tous frais payés, des dizaines de parlementaires américains. Parmi ces derniers, 42 élus Démocrates terminent actuellement une tournée au pays de l’apartheid.
CAPJPO-EuroPalestine