La famille Hirbawi dirige à Hébron, en Cisjordanie, la dernière usine de fabrication de keffiehs, symbole suprême de la cause palestinienne. Dans le sillage de l’élan international pour Gaza, la fabrique tourne à plein régime malgré les difficultés engendrées par l’occupation israélienne.
Ses motifs si particuliers, en forme de “résille hachurée”, qui représentent la mer et la pêche, avec ses lignes “représentant les routes commerciales” et ses représentations d’oliviers, “domestiqués il y a des centaines de milliers d’années” en Méditerranée orientale, en font aussi “un symbole de la résilience palestinienne et du lien du peuple avec la terre”.
Made in Palestine
Créée en 1961 par Yasser Hirbawi, la fabrique était, jusqu’à il y a peu, “à bout de souffle”, “luttant pour rester à flot au milieu d’une mer d’importations chinoises bon marché”, raconte The Guardian. En 1995, elle a fermé ses portes pendant cinq ans à cause de la faible demande. Et en 2010, elle n’employait qu’une seule personne, en plus des trois enfants de Yasser Hirbawi qui ont repris le flambeau.
Symbole national
Un succès qu’un responsable de l’usine qualifie de “doux-amer” dans le Guardian :
“Cela nous fait mal de sentir que nous gagnons de l’argent à cause de la guerre. Bien sûr, nous sommes une entreprise mais […] notre objectif n’est pas seulement de gagner de l’argent : il s’agit plutôt de préserver ce symbole national.”
D’autant que les capacités d’exportation des Hirbawi sont limitées par le fait qu’“Israël a coupé les villes de Cisjordanie occupée les unes des autres et [qu’] il n’y a ni aéroports ni ports palestiniens”, indique Al-Jazeera.
Sans compter que, reprend Atmos, “les banques limitent fortement les transferts d’argent transfrontaliers vers la Palestine” et que “les pannes de courant et les blocages sont fréquents”.