La 10ème édition du Festival Ciné-Palestine ouvre à Paris au Cinéma Luminor Hôtel de Ville le vendredi 7 juin à 20h.
“Gaza hier, aujourd’hui, demain”
En résonance avec l’actualité, le Festival ouvre sa 10ème édition avec un hommage à Gaza, mettant en avant des récits d’aujourd’hui mais aussi des histoires d’antan. Cet hommage vise à dénoncer la violence persistante qui frappe la bande de Gaza depuis le début du blocus en 2007, accentué par le génocide sans précédent commis depuis octobre 2023 à l’égard de sa population.
La projection comportera trois courts-métrages : Scènes d’occupation à Gaza de Mustafa Abu Ali (Palestine, 1973), Vibrations from Gaza de Rehab Nazzal (Palestine et Canada, 2023) et Offing d’Oraib Toukan (Allemagne, 2021).
Elle sera suivie d’une discussion avec Mohanad Yaqubi (réalisateur palestinien), Rashid Masharawi (réalisateur palestinien), Lyana Saleh (journaliste palestinienne France 24) et Frank Barat (journaliste, producteur et co-fondateur du FCP).
Scènes d’occupation à Gaza de Mustafa Abu Ali
Palestine | 1973 | 13 min | Documentaire
Une œuvre créée à partir d’un reportage français sur la bande de Gaza que Mustafa Abu Ali a remonté, en insérant des images supplémentaires et un commentaire. La répression massive et la campagne d’arrestations des civils palestiniens provoquent en réaction de nombreuses actions militaires de la résistance armée palestinienne contre l’occupation israélienne dans la bande de Gaza.
Vibrations from Gaza de Rehab Nazzal
Palestine, Canada | 2023 | 16 min | Documentaire
Vibrations from Gaza offre un aperçu des expériences des enfants sourds dans le territoire côtier colonisé et confiné de Gaza, en Palestine, en particulier les violences auxquelles ils sont exposés lors des opérations militaires israéliennes. Nés et élevés sous les assauts fréquents des forces d’occupation, Amani, Musa, Israa et d’autres, partagent les souvenirs vifs de leurs expériences de bombardements et de la présence constante de drones militaires dans leur ciel. Les enfants décrivent leurs perceptions des frappes de missiles à travers les vibrations dans l’air, le tremblement du sol et la résonance des bâtiments qui s’effondrent. Le film explore la cause de la surdité de ces enfants, se demandant si elle est naturelle ou si elle est la conséquence de l’utilisation par Israël d’armes soniques.
Offing d’Oraib Toukan
Allemagne | 2021 | 28 min | Expérimental
Quels sont les récits qui échappent au cadre de la guerre ? Comment la lutte et le désir coexistent-ils à l’intérieur dans ce cadre, et comment ceux qui subissent l’inconcevable angoisse de la guerre consomment-ils, à leur tour, les médias ? Offing a été produit à la suite de l’attaque israélienne de 2021 contre les Palestiniens résidant dans la bande de Gaza assiégée. Il confronte les histoires personnelles de l’artiste Salman Nawati, basé à Gaza, aux images tournées par Toukan qui se concentrent sur la tendresse et la banalité comme des actes de vie. Mais aussi, sur l’insuffisance des représentations de la souffrance.
RÉALISATEURS•RICES
– Né en 1940 à Maliha, en Palestine, le réalisateur et producteur Mustafa Abu Ali est considéré comme l’un des fondateurs du cinéma palestinien. En 1967-1968, après des études de cinéma à Londres, il fonde avec les cinéastes Hany Jawhariyya et Sulafa Jadallah, sous l’égide du Fatah, une unité Cinéma à Amman, en Jordanie. En 1973, Mustafa Abu Ali contribue à la création du « Groupe du Cinéma Palestinien », destiné à favoriser le développement d’un cinéma palestinien qui soutienne la résistance nationale. Se rattachant à la mouvance du cinéma révolutionnaire, Mustafa Abu Ali a réalisé plus de trente films tout au long de sa carrière.
– Rehab Nazzal est une artiste multidisciplinaire d’origine palestinienne basée à Toronto. Son travail porte sur les effets de la violence coloniale sur les corps et les esprits des peuples colonisés, sur la terre et sur d’autres formes de vie non humaines. Ses œuvres vidéo, photographiques et sonores ont fait l’objet d’expositions individuelles et collectives au Canada et à l’international. Rehab Nazzal a été professeure adjointe à l’université Dar Al-Kalima de Bethléem et a enseigné à l’Université Simon Fraser, à l’Université Western et à l’École d’art d’Ottawa. Elle a reçu plusieurs prix, dont le prix de la justice sociale de l’Université métropolitaine de Toronto et le prix Edmund et Isobel Ryan pour les arts visuels en photographie de l’Université d’Ottawa.
– Oraib Toukan est une chercheuse, enseignante et artiste transdisciplinaire née à Boston en 1977 qui a grandi à Amman en Jordanie. Actuellement en post-doctorat au Forum Transregionale Studien de Berlin, elle a été titulaire de la bourse Clarendon à la Ruskin School of Arts de l’Université d’Oxford où elle a obtenu son doctorat en 2019. Elle est notamment l’autrice du livre Sundry Modernism : Materials for a Study of Palestinian Modernism (2017) et des films-essais Via Dolorosa (2021), Offing (2021) et When Things Occur (2017). Jusqu’en 2015, elle a dirigé la section Arts et le programme d’étude des médias du Al-Quds Bard College, en Palestine. Ses œuvres ont été exposées au KW Institute for Contemporary Art et à l’Akademie der Künste à Berlin, au CCA Glasgow, au Mori Art Museum de Tokyo, à la Asia Pacific Triennial en Australie, à la Biennale d’Istanbul et à la Biennale für aktuelle Fotografie de Heidelberger Kunstverein.
INVITÉ•ES
– Mohanad Yaqubi est cinéaste, producteur et l’un des fondateurs du collectif de recherche et de conservation Subversive Films, qui se concentre sur les pratiques cinématographiques militantes. Il est également membre fondateur du Palestine Film Institute, qui se consacre au soutien, à la promotion et à la préservation du cinéma palestinien. Le premier long métrage de Yaqubi, Off Frame AKA Revolution Until Victory (2016), a été présenté en avant-première au TIFF, à la Berlinale, au Cinéma du réel, au FIF de Dubaï et à Yamagata.
– Rashid Masharawi est considéré comme le premier cinéaste palestinien à travailler sur le cinéma à l’intérieur du territoire palestinien occupé. Son deuxième long métrage (Haifa) a été le premier film palestinien à être officiellement projeté au Festival de Cannes 1996 depuis la création du festival. Il est actuellement à l’initiative du projet "Ground Zero" qui vise à composer un film de 60 minutes avec une vingtaine de très courtes histoires filmées par des cinéastes gazaouis durant la génocide toujours en cours contre le peuple de Gaza.
– Frank Barat est un journaliste, producteur et auteur. Il est l’un des membres fondateurs du Festival Ciné-Palestine.
– Lyana Saleh est une journaliste palestinienne, elle travaille actuellement avec France 24.
INFOS PRATIQUES
Cinéma Luminor Hôtel de Ville
20 rue du Temple
75004 Paris
Accès
? MÉTRO 1 et 11 : Hôtel de Ville
? MÉTRO 1, 4, 7, 11 et 14 : Châtelet
? RER A, B et D : Les Halles
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