A Gaza, au nord du camp de réfugiés de Jabaliya, le village de Beit Lahiya s’étend près de la mer, entouré de dunes de sable souillées de détritus, car dans cette minuscule enclave cernée de barbelés, où entassent plus d’un million de Palestiniens, les ordures pas plus que les gens n’ont le droit de sortir. Mais même encombrées de déchets, ces dunes, pour un petit garçon de treize ans, sont une aubaine. On peut les descendre bien arrimé sur sa planche à roulettes confectionnée par papa, si on tombe ce n’est pas grave, le sable amortit le choc. Le problème c’est qu’on ne peut pas remonter sur la planche, et encore moins gravir la dune pour une autre glissade, il faut attendre que maman vienne vous remettre sur la planche, ou vous prenne dans ses bras pour vous ramener à la maison et vous poser par terre, quand on est... un petit garçon cul-de-jatte.
Fine, le teint pâle, les cheveux noirs sagement recouverts d’un voile de coton blanc, Najwa Al Sultan frappe par sa distinction naturelle. À vingt-huit ans elle est mère de quatre enfants. Mohammed est l’aîné, c’est un beau petit garçon tout en fossettes et boucles brunes, au sourire enfantin démenti par de grands yeux pensifs. Elle avait quinze ans quand il est né. « Dans nos familles on se marie tôt, surtout en ces périodes troublées. Les parents ont peur pour leurs filles. »
Najwa et son mari, Fadel, me font les honneurs de leur maison, une bâtisse de ciment brut, inachevée, faute de moyens, comme une bonne moitié des maisons de Gaza. Après m’avoir servi le café de bienvenue parfumé de cardamome, elle s’est assise en face de moi, les mains croisées sur ses genoux, telle une écolière attendant les questions.
J’ai scrupule à parler devant Mohammed, mais il ne semble pas écouter, tout occupé à jouer avec le bonhomme électrique que je lui ai apporté et qu’il peut diriger à sa guise grâce à un radar, un bonhomme de tôle qu’il fait évoluer comme il veut. À travers lui Mohammed se sent-il plus libre ? Ou au contraire moins libre encore ? Dans l’unique boutique de jouets de Gaza j’ai longuement hésité, mais à présent mes craintes se sont évanouies : il semble ravi et sourit en suivant les allées et venues de son jouet. Un beau sourire sérieux. Rire comme un enfant, je crois qu’il ne sait plus depuis longtemps...
D’une voix à peine audible Najwa raconte :
- Un jour, lorsque Mohammed avait quatre ans, il s’est réveillé avec un pied tout bleu. Il avait mal et pleurait. Je l’ai emmené chez tous les médecins, dans tous les hôpitaux de Gaza, personne ne comprenait ce qu’il avait. On m’a conseillé d’aller voir un spécialiste à Jérusalem. Avec la lettre du docteur j’ai demandé un permis aux autorités israéliennes, qui me l’ont refusé. C’était en 1994, après les accords d’Oslo, une période calme, tout le monde croyait à une paix prochaine. Mais les barrages israéliens étaient toujours là et on ne pouvait sortir de Gaza sans une permission spéciale. Comme Mohammed souffrait de plus en plus, j’ai décidé d’aller au barrage et de supplier les soldats de me laisser passer. L’enfant se tordait de douleur, il hurlait et moi je pleurais et implorais leur pitié. En vain. Avec le canon de leurs fusils ils m’écartaient, et si j’essayais quand même d’approcher ils nous mettaient en joue.
« Finalement le quatrième jour mon médecin a obtenu que Mohammed puisse aller à Jérusalem avec ma mère. Il avait cessé de crier, il n’avait plus mal, il ne sentait plus ses jambes. Mais une fois à Jérusalem, c’était trop tard : le sang s’était figé dans les veines, le spécialiste n’a pu faire repartir la circulation... Il a dû couper les jambes de mon fils ! Elle éclate en sanglots :
- Il a dit... que si nous étions arrivés un jour avant il aurait encore pu le sauver...
Elle pleure tandis qu’à côté d’elle son mari lui prend la main. Du tapis de jute où il est posé, Mohammed a relevé la tête. Il lance sur sa mère un regard désolé... Comme il voudrait pouvoir la consoler !
- Mais pourquoi à l’époque ne vous a-t-on pas laissé
passer ?
Najwa a séché ses larmes et m’a regardée droit dans les yeux :
- Parce que lors de la première Intifada, à l’âge de dix-sept ans, je suis allée en prison.
- Qu’aviez-vous fait ?
- J’avais attaqué des soldats.
Je la regarde, abasourdie. Ce frêle petit bout de femme ?
- Au début de l’Intifada, en 1987, j’avais treize ans,
raconte-t-elle. Mes parents n’étaient pas actifs politiquement, mais un frère de ma mère était entré dans la résistance. On le voyait peu car il devait sans cesse se cacher. Un jour qu’il était allé voir sa femme et ses enfants, il a été tué devant sa
maison par un missile tiré d’un hélicoptère. Deux autres de
mes oncles sont à leur tour entrés dans la résistance. À cause
d’eux les soldats venaient souvent chez nous. Je me souviens
des coups dans la porte au petit matin, de l’intrusion de ces
hommes bottés et armés de mitraillettes dans la pièce où nous
étions couchés, de notre frayeur, de notre honte... Je crois
que si l’on m’a mariée si jeune, c’est pour me protéger.
Elle s’est tournée vers son mari, assis à côté d’elle. Un homme à peine plus âgé, au bon sourire, duquel se dégage une force paisible.
- Ma famille n’est pas du tout politique, confirme-t-il.
Moi-même je n’ai jamais porté les armes. Mon combat c’est
de résister jour après jour, par mes paroles, mon endurance,
par le fait de continuer à vivre, à garder espoir envers et
contre tout. La maîtrise de soi, de ses faiblesses, c’est ce que en Islam on appelle le grand Djihad, par opposition au petit Djihad, qui est la guerre. Très vite Najwa a donné naissance à Mohammed.
- C’était un bébé adorable, il riait tout le temps. Malgré
notre pauvreté j’étais comblée. Mais comment ignorer ce qui
se passait autour de moi ? Mes deux oncles avaient été emprisonnés, nous savions qu’ils étaient torturés.
Le jour où tout a basculé, c’est lorsque, juste devant ma maison, des soldats israéliens ont battu un vieil homme qui passait sur son âne. Il les suppliait d’arrêter, son visage saignait abondamment. Quand finalement ils l’ont laissé, je me suis précipitée et l’ai fait entrer chez moi pour le soigner. Lui me disait : « Non, laisse-moi, ils vont te tuer ! » De ce moment j’ai su que je ne pouvais plus rester sans rien faire. Soudain je n’étais plus une jeune fille effrayée, l’indignation me submergeait. Il fallait que j’agisse, sinon je ne pourrais plus me supporter, ma lâcheté me faisait horreur.
« À côté de notre maison, à Abu Khadra, il y avait un centre militaire. Je me suis arrangée pour me procurer un cocktail Molotov, confectionné par des jeunes. Le cachant sous mon châle je me suis dirigée vers le centre et, lorsque j’ai été assez près de l’entrée, je l’ai lancé.
Nous l’écoutons, suspendus à ses lèvres, son mari qui bien sûr connaît l’histoire par c ?ur, et surtout Mohammed qui ne quitte pas sa mère des yeux. La timide jeune femme de tout à l’heure s’est soudain muée en une intrépide résistante.
- J’ai essayé de m’enfuir, mais j’ai été vite rattrapée et
emmenée en prison. Là, ils m’ont passée à tabac, me donnant
des coups dans le ventre et sur la tête. Puis ils m’ont enfermée
pendant des jours dans un placard tout noir d’où ils ne
me sortaient que pour m’interroger. Mais assez vite ils ont
compris que je n’appartenais à aucun groupe, que j’avais agi
de mon propre chef par révolte devant tout ce que j’avais vu.
Ils ont alors cessé de m’interroger et m’ont transférée dans
la prison d’Askhelon. Je gisais dans cette cellule froide et
nauséabonde, sans recevoir le moindre soin, je pensais que
j’allais mourir. Les soldats se moquaient de moi : « Pauvre
idiote, me disaient-ils, tu souffres alors que ton président se prélasse en voyage de noces ! » - c’était l’époque où Arafat venait d’épouser Soha.
« Par chance un jour la Croix-Rouge a annoncé une inspection. Vite on m’a un peu soignée et mise dans une chambre confortable, tout en me menaçant, si je me plaignais, de me remettre dans le cachot noir. « En revanche, si tu te tais, tu seras bien traitée et tu resteras dans cette belle chambre. » J’avais peur, j’ai menti à la Croix-Rouge, Par la suite je l’ai regretté car ils m’ont remise dans mon horrible cellule.
Indignée, elle me prend à témoin :
- Pourquoi les inspecteurs de la Croix-Rouge ne font-ils pas des visites-surprises ? Ce n’est pourtant pas sorcier de deviner qu’on change tout pour leur venue et qu’on menace les prisonniers afin de les empêcher de parler !
Pendant des semaines avant d’être jugée Najwa est restée dans une cellule à barreaux.
- C’était comme une cage, tout le monde pouvait me
voir. J’étais la seule femme, et les gens qui passaient me regardaient comme une bête curieuse, j’en étais malade d’humiliation.
Au procès, le juge ne lui a donné que dix ans. Son avocate avait plaidé qu’elle avait un enfant de deux ans qui avait besoin de sa mère et elle avait ainsi réussi à faire réduire sa peine.
- Mon cocktail Molotov n’avait blessé personne, sinon
j’aurais eu beaucoup plus. C’est en prison que j’ai fait mon
éducation politique. Il y avait là des groupes des différentes
organisations, et la responsable de chaque groupe faisait le
lien avec les autorités de la prison. S’il y avait un problème,
s’ils n’étaient pas contents, les soldats emmenaient la respon
sable dans un cachot et la torturaient à l’électricité. Quant
aux autres prisonnières, ils nous attachaient au mur et nous
frappaient.
- Dans quel groupe étiez-vous ? Le Fatah ? Le Hamas ?
Non j’ai adhéré au Djihad islamique parce que Safiah
la responsable m’a plu. Elle avait un beau regard, elle était
très croyante et très intelligente. Elle m’a beaucoup appris. Une fois nous avons fait la grève de la faim pendant onze jours, pour obtenir le droit de visite pour nos enfants et surtout pour protester contre les mauvais traitements que les gardiens faisaient subir à une fille retardée mentale. Chaque nuit ils l’emmenaient, la torturaient, s’amusaient avec elle, et chaque matin elle rentrait meurtrie et couverte de bleus. Par solidarité toute la prison a fait grève avec nous. À la fin de la grève ils nous ont donné à manger des carottes crues. Et nous avons toutes rendu du sang.
Je jette un coup d’ ?il à Mohammed. Quel étrange regard il porte sur sa mère. Ce n’est plus l’admiration de tout à l’heure, c’est le regard sérieux d’un enfant qui connaît la souffrance.
Najwa est sortie de prison au bout d’un an et demi, en 1994, dans le groupe de prisonniers relâchés à la suite des accords d’Oslo. Elle avait dix-neuf ans.
- J’ai alors arrêté tout militantisme, je croyais à la paix. Je
disais à mes enfants : « II faut devenir les amis des Israéliens.
Nous allons désormais vivre en paix tous ensemble. » Je les
persuadais qu’ils allaient avoir une belle vie, un métier intéressant.
Elle désigne les petits frères de Mohammed, trois gamins rieurs en train de jouer aux billes :
- L’un veut être ingénieur, l’autre docteur, l’autre mili
taire. Je leur disais qu’ils allaient aider à construire leur pays,
la Palestine, qu’il n’y avait désormais plus rien à craindre,
que nous allions tous vivre en bonne entente les uns à côté
des autres.
Elle baisse la tête :
- Je m’en veux de leur avoir donné ces faux espoirs.
J’étais trop innocente. Jamais les Israéliens ne nous laisseront
avoir notre patrie, sauf s’ils y sont obligés par la force !
- Croyez-vous vraiment que tuer des civils soit une
solution ?
Son regard se brouille, elle semble un instant désemparée :
- Quand je vois à la télévision une mère israélienne pleurer son enfant, j’ai envie de pleurer avec elle..., murmure-t-elle.
Il est huit heures, la nuit est tombée, je me prépare à partir. Mais mes hôtes se récrient :
- Vous devez rester dîner !
Je leur oppose toutes sortes d’excuses, peu soucieuse de leur causer une dépense supplémentaire, mais Najwa refuse de m’écouter :
- Allez prendre le frais sur la terrasse, ce sera vite prêt.
Je devine qu’elle a déjà tout préparé. Refuser son hospitalité serait une insulte, même si demain ils n’ont rien à manger. En Orient, plus on est pauvre, plus on tient à partager, c’est le seul luxe qu’on puisse s’offrir.
Nous montons sur la terrasse. Fadel s’excuse de l’état des escaliers et de la maison en général. En place des portes et des fenêtres il y a juste des ouvertures parfois obturées par un morceau de tissu, piètre protection contre les intempéries.
- Cela fait des années que j’ai commencé à construire,
mais je n’ai jamais eu assez d’argent pour terminer. Main
tenant moins que jamais : il n’y a plus de travail.
Dehors tout est calme, nous savourons la première fraîcheur. Non loin on aperçoit de vastes îlots de lumières.
- Ce sont les colonies d’Eli Sinaï et de Nissanit, me dit
Fadel ; les colons sont armés jusqu’aux dents. Un de ces jours
ils viendront nous attaquer et nous occuper.
Un peu plus loin, violemment éclairé, c’est le passage d’Erez, poste frontière entre la bande de Gaza et Israël, où depuis deux ans, excepté les diplomates et les journalistes étrangers, plus personne ne passe. Le contraste est saisissant entre les rares lueurs des villages palestiniens et la débauche de lumières côté israélien qui évoque un immense théâtre.
À peine me suis-je fait cette réflexion que nous nous trouvons plongés dans une obscurité totale.
- Il y a tout le temps des coupures, lâche Fadel, philo-
sophe. Les Israéliens ont attribué à Gaza un très petit voltage.
Tandis que leurs colonies sont hyper-éclairées toute la nuit et
ont l’air conditionné partout, nous n’avons même pas de quoi faire marcher un ventilateur : l’été nous étouffons, et l’hiver, sans possibilité de chauffage, nous gelons.
D’en bas Najwa, désolée, nous prie de l’excuser : le repas va être retardé car elle doit maintenant tout préparer à la bougie.
Nous avons le temps, la nuit est belle. J’observe les étoiles et malgré la tension, les problèmes et le grondement intermittent des F-16 au-dessus de nos têtes, je me laisse prendre par la poésie de l’instant. Au-dessus de moi une planète brille de tous ses feux.
- Vénus ?
- Non, me détrompe Fadel, c’est un satellite israélien
d’investigation. Ils nous voient, ils repèrent les moindres
détails, ils nous surveillent constamment.
Le grondement des avions se rapproche, ce sont bien des F-16, ils font des cercles au-dessus de nous. Depuis les terrasses, les gens se les montrent.
- On ne sait jamais s’ils vont lâcher une bombe, dit Fadel.
Tiens, regardez là-bas !
Du côté du barrage d’Erez, des lumières se déplacent, c’est une colonne de chars qui entre dans Gaza.
- Ils vont investir un village, c’est tous les jours pareil ;
même s’il n’y a rien, ils font cela pour terroriser les gens.
Mais ils ne réussissent qu’à attiser la haine. L’autre jour,
poursuit-il, deux jeunes du camp de Jabaliya, à côté, ont
voulu rentrer dans une colonie. Ils ont été pris et tués. Leur
mère est allée demander leurs corps. Au lieu de les lui
rendre, les soldats ont lâché sur les cadavres des chiens qui
les ont dévorés devant elle qui hurlait...
Il secoue la tête :
- Qu’on les tue c’est une chose, mais ça... croyez-vous
qu’on puisse jamais l’oublier ?
Enfin le dîner est prêt. Najwa nous a préparé un véritable festin : kefta, houmos, aubergines farcies, sayadieh (poisson au riz et aux oignons), et de délicieuses sucreries, ka’ak, knafek et baqlawa, le tout accompagné de jus de canne frais.
- Je voulais que tu connaisses la vraie cuisine palestinienne, que tu saches que nous avons de très anciennes traditions, que nous n’étions pas de misérables nomades comme le racontent les Israéliens pour nous dénier le droit d’avoir notre pays.
- Il y a quand même des Israéliens qui essaient d’aider
les Palestiniens, Ram par exemple qui est venu faire un film
sur vos problèmes ?
Elle concède que, oui, il y a de bons Israéliens, mais en général ils ne veulent pas la paix. S’ils la voulaient vraiment, ils n’auraient pas voté pour Sharon aux élections, Sharon dont le programme spécifiait qu’il refusait les accords d’Oslo et une Palestine indépendante. Avant, ils avaient voté Rabin qui avait le programme contraire. Leur politique change tout le temps !
Je me tourne vers Mohammed, qui est assis à côté de moi.
- Et toi, Mohammed, que penses-tu des Israéliens ?
- Ce sont des traîtres, répond-il de sa voix claire qui n’a
pas encore mué. Ils nous avaient promis un pays, ils nous ont
menti. Ils tuent les enfants avec des avions et des fusils. On a
toujours peur, on ne peut pas dormir en entendant les
avions... et... j’ai perdu mes jambes à cause d’eux, conclut-il
en baissant la tête, comme s’il se sentait indécent d’évoquer
son infirmité, sa souffrance à lui.
J’insiste :
- Mais le cinéaste, c’est ton ami ?
- Non ! Même si les Israéliens font de bonnes choses
pour moi, je continue à les détester, je ne veux pas leur parler. S’ils veulent la paix, pourquoi ils insistent pour occuper notre terre ?
- Mais si un jour il y a la paix, penses-tu que tu pourras
avoir des amis israéliens ?
- Non ! tranche-t-il à nouveau, sans l’ombre d’une hési-
tation. D’abord je ne crois pas qu’il y aura la paix, ensuite je
ne veux pas vivre avec les Israéliens, jamais ! Je veux vivre en
Palestine avec les Palestiniens !
Que va devenir Mohammed, lorsqu’il sera adulte ? Son père m’a dit vouloir l’éduquer, lui faire apprendre un métier comme l’informatique par exemple. Tout cela bien sûr s’il y a l’argent... Mais au-delà du métier, quel homme deviendra ce beau petit garçon amputé des deux jambes ?
La soirée s’est prolongée à la lueur des bougies. Après le dîner les petits frères de Mohammed ont voulu nous chanter le chant emblématique des Palestiniens, Biladi (Mon pays).
Quand nous nous séparons - nous reverrons-nous jamais ?
Najwa me prend la main et me regarde longuement :
- Tu sais, murmure-t-elle, ici, même lorsqu’il y a le calme, il y a toujours une brûlure dans le c ?ur des gens.
Deux mois plus tard, le 6 août 2002, une trentaine de chars israéliens ont effectué une incursion dans le village de Beit Lahiya, au petit matin, en tirant à la mitrailleuse lourde. On sait seulement qu’un policier palestinien a été tué et deux autres personnes arrêtées. Dans les premiers mois de l’année 2003, d’autres incursions meurtrières ont eu lieu.
Qu’est-il advenu du petit Mohammed et de ses parents ?
In section "Enfants palestiniens et israéliens", Le parfum de notre terre de Kenize Mourad, Ed Robert Laffont, 2003