En plus de la complexité des problèmes se rapportant à la situation de l’eau en Palestine, se trouve le réseau embrouillé des organisations qui revendiquent (ou ne revendiquent pas) une responsabilité à plusieurs niveaux.
La Palestinien Water Authority a été fondé en 1995 en liaison avec les accords d’Oslo pour assurer une utilisation équitable, une gestion et un développement durables des ressources d’eau palestiniennes. Malheureusement, le PWA a à bien des égards les mains liées par la position autoritaire israélienne en ce qui concerne les ressources d’eau dans les territoires occupés.
Une société appartenant au gouvernement. Mekorot Water Supply est le fournisseur national d’eau pour Israël. Etant donné que c’est une société à but lucratif. Mekorot se doit d’être une organisation qui fait des profits. Elle est responsable de la gestion des ressources d’eau du pays, de développer de nouvelles sources et de la distribution régulière d’eau à toutes les localités pour tous les usages. Le résultat de la confiscation et du contrôle par Israël des ressources palestiniennes. Mekorot a à son tour la responsabilité d’assurer actuellement que toutes les communes palestiniennes aient accès à une eau de bonne qualité.
Malgré l’impression donnée par les Accords d’Oslo. Mekorot maintient encore un contrôle presque total sur les attributions et le développement des ressources sur le terrain rendant donc tout développement de PWA pratiquement impossible. Environ 38% des communes palestiniennes dépendent actuellement de Mekorot pour leur accès à l’eau et 54% (soit 38.8 Mm3) de toute l’eau fournie pour les besoins domestiques proviennent des ressources de l’occupation sous contrôle israélien.
Techniquement la WBWD est responsable du développement et du maintien de l’approvisionnement de toute la masse d’eau en Cisjordanie. Le WBWD est considéré comme étant le fournisseur principal d’eau en Cisjordanie et dans le cadre de son rôle iI gère 13 puits. Il supervise aussi la plupart des réseaux en Cisjordanie. Fondé en 1966 sous l’administration Jordanienne sur la Cisjordanie , le WBWD était à l’origine géré par le "Jordanian Natural Ressources Authority". Après l’occupation israélienne en 1967, le « Israeli Civil Administration » a assumé le contrôle du WBWD et en 1995, après l’Accord provisoire d’Oslo (Oslo II), les responsabilités de la supervision ont été, en théorie, transféré au PWA.
Techniquement, le WBWD est responsable de :
– la surveillance du fonctionnement et de la maintenance des stations de pompage ;
– de l’approvisionnement en eau ;
– de la distribution des traitements de chlore ;
– d’aider le PWA, les municipalités locales et les conseils des villages avec le projet de développement ;
– de préparer les dossiers techniques pour le Joint Water Committee et de coordonner avec Mekorot la gestion de l’eau achetée.
Mais jusqu’à présent, le rôle premier et presque unique du WBWD a été de distribuer les quantités d’eau fournies par Mekorot aux communes palestiniennes et aux colonies Israéliennes présentes en Cisjordanie. Le WBWD est donc devenu qu’une interface entre Mekorot, qui assure le contrôle ultime sur les ressources et le PWA qui n’a jamais vraiment obtenu le contrôle mais qui néanmoins est souvent considéré comme étant l’organisme responsable.
Le Joint Water Committee a été formé en 1995 en conformité avec les accords provisoires d’Oslo-II en tant que, en théorie, un moyen Institutionnel d’appliquer avec Justesse et équitablement l’Article 40 concernant le secteur de l’eau et des égouts. En réalité un tas de problèmes et de dynamiques de pouvoir situent le Comité comme étant encore une institution oppressive qui contribue au déni de ressources adéquates pour les communes palestiniennes en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Etant donné que le mandat du JWC ne concerne que les problèmes de l’eau et des égouts en Cisjordanie, les problèmes concernant l’utilisation disproportionnée du bassin de la rivière du Jourdain, de l’utilisation des aquifères de montagne hors de la Cisjordanie et même l’utilisation illégale de l’eau par les colons â l’intérieur de la Cisjordanie ne sont pas considérés comme faisant parties de la juridiction du JWC et donc ne sont même pas pris en compte par l’organisation.
En théorie, le JWC est structuré de façon à promouvoir un « équilibre » avec un nombre égal de Palestiniens et d’Israéliens dans le Comité avec l’application d’un consensus pour les prises de décision. En fait, cette structure est précisément ce qui favorise le déséquilibre. Le pouvoir supplémentaire donné aux Israéliens étant donné leur rôle d’occupants, assure par nature le fait qu’un nombre égal ne se traduit pas par un pouvoir égal. Suite au fait que la structure du Comité ne s’adresse pas à cette dynamique de pouvoir inhérent, les Israéliens au JWC ont un pouvoir de veto sur toute initiative ou demande. Le JWC n’a pas démontré qu’il était une entité utile pour promouvoir une attribution d’eau équitable aux Palestiniens.
Au niveau local, les municipalités et les conseils locaux Jouent également un rôle dans la distribution et la gestion des ressources d’eau mais dépendent des sources d’eau disponibles dans la région.