Retour ce matin à l’université El Nahja pour une entrevue avec Mohamed Attah, directeur du département des Beaux- Arts, et pour visiter le théâtre de l’université. Salle de presque 900 places, hyper moderne, très bien équipée... et qui pourrait être mise à la disposition du projet. Il restera à la remplir le jour J !
Jamal, l’oncle d’un des jeune musiciens qui nous a hébergé royalement et guidé durant ces deux jours à travers Naplouse, nous ramène au check point de sortie vers Ramallah. C’est tout ce qu’il peut se permettre avec sa voiture : 15 Km au sud, 10 Km au nord.
Sur la route, en pleine Cisjordanie, les colonies israéliennes sont reconnaissables à leur agencement, entre zones pavillonnaires et villages modernes. Souvent un simple grillage les sépare du reste du pays. Nous croisons souvent des groupes de colons qui attendent leur bus ou bien font du stop. Les deux peuples cohabitent dans le même espace, chacun semble invisible pour l’autre.
Après un deuxième contrôle 20 km plus loin (encore 20 min d’attente), nous arrivons à Ramallah pour prendre contact avec le théâtre Al Kasaba. Equipe très pro, salle de 400 places très bien équipée et là encore un enthousiasme pour le projet.
Nous avons juste le temps de revenir au camp d’Aïda avant la nuit : passage à pied, tourniquets, queues et attentes aux check points de Ramallah puis de Bethléem.
Ce soir, nous avons droit à la lecture de Haaretz, un quotidien israélien :
– Selon B’Tselem, une organisation israélienne pour la paix, l’armée israélienne aurait abattu deux prisonniers après leur capture ;
– Un rapport de la Knesset indique que presque 800 prisonniers palestiniens sont en détention préventive, sans aucun jugement (10 000 palestiniens sont en prisons).
– Un article dénonce l’utilisation des bombes à sous-munitions américaines au Liban, présentant une qualité médiocre, avec 30 à 40% de bomblets non explosés, transformant le sud Liban en champ de mines (2 millions de ces bombes ont été lancées cet été, déjà 24 morts depuis la fin des hostilités). L’armée israélienne fabrique de bien meilleures bombes (avec un taux de non explosion de 1%), mais elles sont plus chères, et surtout le matériel américain est acheté avec les aides financières militaires US qui oblige Israël à acheter du matériel américain (3 milliards de dollars d’aide chaque année).