Amis des arts et de la culture de Palestine

FELICITATIONS AUX GAGNANTS DE PALEST’IN & OUT 2018 !

Cette année, nous avons battu un nouveau record avec 74 candidats éligibles au festival Palest’In & Out, toutes catégories confondues. L’appel à candidatures s’est déroulé du 7 décembre 2017 au 31 janvier 2018, immédiatement après la réponse positive reçue d’AFAC, (Arab Fund for Culture and Arts) qui s’est joint aux lieux et sponsors des studios mis à disposition des lauréats sélectionnés par le jury.

Nous tenons tout particulièrement à remercier les jurés, qui ont scruté chacun des dossiers de candidature avec leurs regards d’experts, essayant de distinguer le potentiel de ces lauréats, ainsi que les sponsors et institutions culturelles qui accueilleront dans leurs locaux les gagnants : l’Institut français de Paris et l’Institut français de Jérusalem, la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques, le Conservatoire National des Arts et Métiers ainsi que la Cité Internationale des Arts à Paris. Les quatre lauréats bénéficieront d’une résidence artistique à Paris, d’avril à juillet 2018.

Ces quatre talents seront dévoilés lors du Festival qui aura lieu à Paris, du 22 au 30 juin 2018. Le programme comprend des performances artistiques, des débats, des Master-class axés sur la production artistique de jeunes artistes contemporains palestiniens entre autres.

Cette année, le Festival ouvre ses portes aux artistes palestiniens des camps de réfugiés du Liban, grâce à Dar El-Nimer et aux artistes marocains, grâce à L’Uzine de Casablanca.

Des concerts de musique alternative, du street art, des performances de danse contemporaine, du théâtre, des débats, ainsi que des ateliers transdisciplinaires soulèveront les thématiques abordées par ces jeunes artistes telles que leur rapport à l’espace et à la liberté, la (re)création de leur identité.

Rasha Nahas - The Fall
Rasha Nahas vit actuellement à Berlin, en Allemagne. Elle est compositrice, guitariste, chanteuse et performeuse et se décrit comme suit :
« Mon objectif personnel, dans mon parcours artistique, est de trouver et de maintenir l’équilibre entre la création d’un morceau de musique accessible, sans compromettre le contenu artistique et sa composition. J’ai le sentiment que ma voix de jeune femme palestinienne allosexuelle est pertinente dans le monde d’aujourd’hui. Je crois fermement que la musique a le pouvoir de libérer, de critiquer mais aussi d’éduquer, de toucher et d’en inspirer les autres. Ceci est la combinaison parfaite entre art et protestation ».

RANA SAMARA (Arts visuels)

Rana Samara est une artiste plasticienne diplômée de l’Académie Internationale des Arts de l’Université de Bir-Zeit. Elle se décrit ainsi :
« Mon projet d’intitule Intimate Space [espace intime]. J’ai étudié les normes sociétales, la sexualité, les rôles des genres et d’autres éléments associés à la vie moderne des Palestiniens. Je me suis essentiellement focalisée sur les facteurs les moins évidents qui reflètent la vie quotidienne des femmes vivant dans des camps de réfugiés et des communautés rurales surpeuplées, dont la vie continue à être gâchée par les traditions conservatrices et des exigences de la vie sous occupation.
Les innombrables conversations que j’ai eues en toute franchise avec des femmes palestiniennes, m’ont permis de rapporter le récit de leurs vies intimes sur la sphère publique. Représentant souvent l’intimité conjugale, mes peintures sont des métaphores visuelles de la vie quotidienne des femmes palestiniennes vivant dans des environnements restreints, fortement entravés par des traditions internes et par des facteurs externes ».
AIDA KA’ADAN (Courts métrages)

Aida Ka’adan est une jeune cinéaste née en Allemagne qui vit actuellement en Palestine. Elle dit à propos de son court-métrage « Farawleh / fraise » :
"Farawla est un court-métrage sur les petits plaisirs volés de la vie quotidienne des citoyens palestiniens vivant sous occupation. C’est un film qui étudie la signification du nationalisme et l’intervalle entre la deuxième et la troisième génération d’Al-Nakba. J’ai adopté une approche dramatique avec un peu de comédie noire et un protagoniste comique. Mes héros sont du registre dramatique. L’ironie visuelle est empruntée à Elia Suleiman, ma source d’inspiration.
Pour la réalisation de ce film, j’ai mené une recherche sur deux ouvriers du bâtiment de Cisjordanie qui s’introduisent clandestinement de l’autre côté du mur, à la recherche d’un travail dans un chantier de construction près d’un champ de fraises. L’un des ouvriers, Hamdallah, quitte le site chaque soir et cueille quelques fraises pour les manger sur le chemin du retour ».
YAZAN IWIDAT (Danse)

Chorégraphe, danseur, Yazan Iwidat a commencé à danser à l’âge de 10 ans au sein de la compagnie Sarreyet Ramallah. Depuis l’âge de 14 ans, Yazan se produit sur scène en danse contemporaine. Il a participé à de nombreux projets internationaux : zone Y (Christophersen Siljeholm, 2015, Norvège), Badke (Les Ballets C de la B, KVS, 2013, Belgique), Bound (théâtre de danse Ya Samar, 2014, USA), Ordinary Madness (Sarreyet Ramallah Dance Company, 2012, Palestine), Keffeyieh fabriqué en Chine (KVS, 2012, Belgique), Sandwichet Labaneh (Sarreyet Ramallah Dance Company, 2011, Palestine). Dans "Running Away" (2016, Ra Festival, Palestine) Yazan montre "un danseur qui sort du noir, espérant atteindre ses rêves. Il bouge subtilement, pour ne pas faire de bruit, il combat les normes culturelles. Sa silhouette noire tourne en spirale pendant 18 minutes. Elle démontre que les Palestiniens ne sont pas tous des combattants, qu’ils peuvent aussi être des perdants, abandonner, bref, des gens ordinaires. Ils ont des rêves, des espoirs et ils n’aiment pas toujours leur pays. Ils veulent aussi en sortir et partir vers un autre avenir - un avenir meilleur. Running Away n’est pas seulement une déclaration politique contre tous les critères hétéro-normatifs, économiques et sociaux dans lesquels on classe les gens. C’est aussi un danseur qui essaie de répondre aux questions qu’il se pose constamment... "
MENTIONS SPECIALES - ARTS VISUELS
NOOR ABED

Nour Abed a obtenu une licence en Art Visuel et Contemporains à l’Académie Internationale des Arts en Palestine, ainsi qu’une maitrise en Photographie et Médias à l’Institut californien d’Art. Née en Palestine, elle décrit son œuvre ainsi :
« Je traduis mon intérêt pour la politique de l’espace en relation avec les politiques des migrations, essentiellement liées au corps, au regard qu’on lui porte, à sa représentation, son comportement ».
Son œuvre, "SURFACE" (video HD, 12:05’, 21 plans et dessins à l’encre sur papier) est un travail évolutif sur l’histoire d’une rumeur, des gens qui observent une créature volante non-identifiée au dessus du village de Bor Nabala (son village d’origine) au nord-ouest de Jérusalem. En 2016, l’événement « l’Attente » a été organisé par l’artiste avec l’aide de la communauté locale du village. Les gens se rassemblent et attendent des heures, dans l’espoir que la créature revienne. L’œuvre capture la tension de ce moment d’observation, qui s’auto-construit au fil des heures ; une tentative imaginaire qui rejoue une scène passée au présent ".
NISSREEN NAJJAR

Nissreen Najjar a obtenu son diplôme d’Art et Design à l’académie de Bezalel à Jérusalem, en 2011. Elle a poursuivit ses études à l’Ecole supérieure des Beaux-arts à Lyon, en 2015.
Son œuvre, "Le Frigidaire" est une installation spécifique au site, qui tente de recréer un environnement dont les contours ont été dessinés par ceux qui s’y trouvaient entravés, nourris d’archives et d’histoires de confinement. Il s’agit de carreaux alignés méthodiquement et de quelques dessins simplement accrochés aux murs de la pièce. Fragment d’un vrai masque, à peine revisité et écaillé, le sol reconstitue les détritus des sols des cellules des prisons israéliennes où les prisonniers politiques palestiniens étaient détenus en 1977.
SHADA SAFADI

Shada Safadi (Majed El Shams, Golan occupé) détient un diplôme en gravure de l’Institut des beaux-arts Adham Ismail de Damas et une licence des beaux-arts de l’Université de Damas. Elle décrit son oeuvre comme suit : "Respire encore : reculons" face à la singularité géographique du village dans lequel j’ai grandi. Situé à la frontière entre la partie occupée de la Syrie (les hauteurs du Golan) et la Syrie, ce travail comporte deux pièces en plexiglas. Il représente les traces d’un corps féminin sans tête, reflétant une absence rêveuse, la seconde, montre une écurie, comme si elle attendait quelque chose, les deux œuvres sont liées à des images gravées dans ma mémoire qui m’ont marquée. "Staring" est un e esquisse sur la relation avec ma mère et l’oiseau sacré ’Karim’. Dans notre société, une cérémonie spéciale a lieu lors de la mise en cage d’un oiseau mâle et d’une femelle. Ma mère ne peut pas vivre sans sa présence. La relation entre ma mère et l’oiseau est une métaphore de ma relation avec ma mère, alors qu’elle veut empêcher l’oiseau de sortir de sa cage, car l’oiseau est trop fragile ... »



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