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« En France, je n’ai pas eu le droit de soutenir mon peuple »

Nay, étudiante palestinienne, est installée à Paris depuis plus d’un an pour suivre un cursus universitaire en droits humains. Si la France a été pour elle un choix de cœur, le discours dominant sur ce qui se passe en Israël et à Gaza, y compris au sein de la gauche française, ainsi que la répression des autorités contre toute expression de soutien envers le peuple palestinien ont été un choc pour elle.

La première chose que je fais en me réveillant chaque matin, c’est de regarder l’écran de mon téléphone. Des dizaines de notifications s’y bousculent. Elles me parviennent des nombreux médias palestiniens que je suis en permanence.

"Urgent. Dix morts tombés sous les balles de l’armée d’occupation en Cisjordanie… Les sirènes retentissent en Galilée occupée... Les Brigades d’Al-Qassam bombardent Tel-Aviv, en réponse aux bombardements de civils... L’armée d’occupation lance des raids intenses sur Gaza…"

Je referme les yeux après avoir parcouru, comme chaque matin, une quarantaine ou une cinquantaine de publications, en essayant de rassembler mes forces pour faire face à un nouveau jour de ma vie ici : une vie de Palestinienne en France, entourée par l’hypocrisie de ceux qui font preuve d’une extrême empathie avec la résistance ukrainienne face à la Russie, mais ne cessent de « condamner » les actes palestiniens. À croire qu’ils sont les dépositaires de la morale universelle.

Je ne sais pas comment la vie peut continuer normalement, alors que des images de nettoyage ethnique sont diffusées dans les médias. Confortablement installés dans nos canapés, nous encourageons telle ou telle partie, comme si nous regardions un match de football. Mais la vie continue en effet, malgré moi, tandis qu’à Gaza, l’électricité est coupée et que les Gazaouis se retrouvent dans l’obscurité. Seules les bombes de phosphore blanc éclairent le ciel de cette nuit qui passe lentement, trop lentement pour ceux qui ont accepté leur mort avant même qu’elle advienne. Durant la nuit, les cadavres s’entassent dans les hôpitaux de Gaza, et les notifications s’enchaînent sur les écrans de nos téléphones. Puis l’aube arrive, avec son lot de scènes terrifiantes.

UN ITINÉRAIRE D’AMMAN À PARIS
Il n’y a plus assez d’espace pour une vie normale. Et je n’ai plus la force de répondre aux messages de mes amis et de mes connaissances qui me font part de leurs inquiétudes. J’appelle mon ami afghan qui pleure pour sa part les milliers de morts consécutifs au séisme qui a frappé son pays en même temps que la guerre commençait à Gaza, un séisme dont l’épicentre se trouvait précisément dans son village. Je lui dis qu’il me tarde d’aller m’asseoir à nouveau avec lui sur les quais du canal Saint-Martin, pour écouter de la musique et parler de notre vie parisienne, qui paraît aujourd’hui sans importance.

L’idée de venir m’installer toute seule en France, moi l’étudiante issue d’une famille palestinienne de Jordanie, subsistant grâce à un maigre salaire alloué par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), était loin d’être évidente. Mais toutes les difficultés liées à mon installation à Paris valaient la peine, bien que je ne parle pas français et que je n’aie pas les ressources financières nécessaires. J’en rêvais, et après de longues années de préparation pour m’installer dans cette grande ville afin d’y étudier les droits humains, me voilà : étudiante à Sciences Po Paris et habitant dans le XXe arrondissement — mon quartier parisien préféré —, non loin de Belleville. Je suis arrivée ici, prête à me nourrir de cette langue française dont j’ai adoré la musicalité dès mon plus jeune âge — depuis que, à l’âge de 10 ans, je suis tombée amoureuse de la musique d’Édith Piaf et d’Yves Montand. Prête également à saisir la moindre occasion pour apprendre et acquérir toutes les connaissances possibles qui me permettront de contribuer à un changement tangible dans le domaine des droits des femmes.

Je suis arrivée en France en tant que femme libre, prête à affronter le monde patriarcal qui m’a toujours épuisée en Jordanie. Aujourd’hui, je suis toujours épuisée, mais dans le cas présent par l’hypocrisie française et la logique du « deux poids deux mesures ». Dans ce pays héritier d’une civilisation fière de son histoire, de ses révolutions et de sa devise fondatrice « Libérté, égalité, fraternité », je n’ai pas eu le droit de manifester pour la Palestine. Dans ces mêmes rues pourtant, j’ai assisté à d’innombrables manifestations depuis mon arrivée, et j’ai participé notamment à celles contre la réforme des retraites, non pas parce que je me sentais concernée – je ne l’étais pas directement —, mais par sympathie pour cet esprit français, toujours contestataire, toujours prêt à se révolter.

Ni les violences policières ni les gaz lacrymogènes n’ont jamais empêché les gens de battre le pavé. Mais cette fois, le gouvernement a réussi à brandir la menace parfaite : le retrait du titre de séjour et l’expulsion des étrangers. Durant deux semaines, j’avais donc deux choix : soutenir mon peuple et exercer mon droit de manifester, ou penser à mon avenir et à celui de ma famille, dans ce pays qui nie à tout un peuple son humanité.

HANTÉE PAR LES « UNES » DES JOURNAUX FRANÇAIS
Tous les jours, j’appelle ma mère. Sa voix, emplie de douleur, n’est jamais dénuée d’espoir. Car même dans les pires moments de désespoir et de défaite, une seule vérité demeure pour chaque Palestinien, jusqu’au dernier : nous n’abandonnerons jamais la cause de notre peuple. Et si un jour nous sommes défaits, que l’histoire se souvienne de nous comme d’un peuple qui a été exterminé parce qu’il a refusé de se soumettre.

Alors que le nombre de morts à Gaza ne cesse d’augmenter et que les vidéos de corps d’enfants extraits des décombres, de parents transportant les dépouilles de leur progéniture dans des sacs en plastique et de corps éparpillés à même le sol des hôpitaux sont toujours plus nombreuses, je suis hantée par les « unes » des journaux français, qui se lamentent en s’identifiant aux Israéliens victimes du « terrorisme », mais en « oubliant » les atrocités perpétrées par l’occupation.

L’Occident libre qui se réclame des droits humains a été ébranlé quand des Israéliens se sont fait tuer lors d’une rave party organisée à quelques kilomètres de la bande de Gaza, assiégée dans des conditions inhumaines. Car l’Occident voit en eux des gens qui lui ressemblent, des Blancs qui font la fête, boivent et dansent, comme ici. Peut-être que la population de Gaza devrait « moderniser » un peu son style de vie afin de bénéficier d’une plus grande attention et d’un plus grand soutien international.

Si les Gazaouis s’émancipaient suffisamment pour être bombardés en portant des vêtements à l’européenne et des robes courtes, dans des bars surplombant la mer (polluée et limitée pour les pêcheurs en raison des restrictions imposées par Israël), au lieu de mourir d’une mort ennuyeuse chez eux ou dans les écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), ils pourraient se « libérer » du siège imposé par Tel-Aviv. Malheureusement, il n’existe pas à Gaza de parti libéral vert capable d’expliquer aux gens l’importance de l’environnement et du recyclage des bombes et des missiles qui leur tombent dessus, pour en faire des vases et des œuvres d’art appelant à « faire l’amour » plutôt que la guerre.

ISRAËL, UN ENFANT GÂTÉ À QUI PERSONNE N’A JAMAIS DIT « NON »

"Urgent. Le nombre de morts dépasse les 400 après le bombardement de l’hôpital baptiste au centre de Gaza."

Les avions israéliens ont lâché des millions de tracts dans le ciel de Gaza, ordonnant à 1,1 million de personnes d’évacuer leurs maisons « jusqu’à nouvel ordre » et de se diriger vers le sud du territoire… qui à son tour est bombardé. Israël a ciblé le seul passage avec l’Égypte (Rafah) pour empêcher dans un premier temps toute aide humanitaire. La réponse du monde (en particulier des États-Unis) a été tout simplement de saluer le fait que l’armée israélienne prévienne les habitants avant de bombarder. Le 17 octobre 2023, l’hôpital baptiste de Gaza est touché par des frappes meurtrières et la vie n’est plus la même. Je me suis réveillée pour lire à nouveau des dizaines de notifications, chacune correspondant à la mort de centaines d’enfants. Depuis ce moment-là, je suis certaine qu’il n’existe aucun crime suffisamment horrible qui choquera le reste du monde occidental et changera sa vision des choses. Qu’Israël ait ou non bombardé l’hôpital, son offensive sur Gaza a créé les conditions objectives de l’avènement de cette tragédie.

L’armée israélienne a répandu quantité de mensonges, comme l’histoire de la décapitation de dizaines de bébés par le Hamas (ce que Washington a finalement démenti mais sans que pratiquement aucun média occidental ne souligne cette fake news). Car Israël est un pays créé par l’Occident qui en a fait un enfant gâté à qui personne n’a jamais dit « non ». En grandissant, il est devenu ce monstre bénéficiant d’une protection mondiale et d’une impunité inconditionnelle, qui lui permettent de foger un narratif justifiant ses crimes. L’Occident a accordé à Israël le « droit de se défendre », par tous les moyens, sans jamais être tenu pour responsable de ce qu’il fait, en prétendant que son existence est le seul moyen de garantir la sécurité des juifs à travers le monde, et de les protéger de l’injustice qu’ils ont subie pendant des milliers d’années. Cette même injustice a pourtant toujours été le fait de l’Occident, avec notamment la Shoah au XXe siècle et les massacres de masse commis en Europe de l’Est au XIXe siècle.

LA PALESTINE A DÉJÀ FOURNI PLUS DE 1 600 GANDHIS
Tout comme Israël n’est pas tenue par les lois qui s’appliquent au reste du monde, les Palestiniens sont situés en dehors du champ de l’humanité, parce qu’ils ne se satisfont pas du rôle de victimes idéales. Je vois les photos que l’on partage du Mahatma Gandhi et je ne peux m’empêcher de sourire, comme si Gandhi aurait obtenu gain de cause s’il avait vécu en Palestine. Ont-ils oublié la « bataille du ventre vide » qui a commencé dans les prisons israéliennes le 17 avril 2012, lorsque 1 600 détenus ont entamé une grève de la faim ? Ceux qui consacrent leur temps précieux à condamner le Hamas et ses actions « terroristes » ont-ils oublié Samer Al-Issawi, qui a enregistré la plus longue grève de la faim (227 jours), pour protester contre sa détention administrative, sans procès ? Je ne dirais pas que Gandhi serait mort dans les prisons israéliennes. Mais je dis que la Palestine a fourni plus de 1 600 Gandhis et qu’ils n’ont pas pu mettre fin à l’occupation.

Ces âmes sensibles ont-elles oublié les manifestations pacifiques de la « Marche du retour » organisées à la frontière entre Gaza et Israël en 2018 et 2019, lors desquelles plus de 230 Gazaouis ont été abattus par des snipers israéliens comme des animaux ? Les poètes, les écrivains, les artistes et les musiciens palestiniens qui se sont battus avec leur art et leur écriture leur ont-ils échappé ? Le peuple palestinien ne s’est pas réveillé le 7 octobre 2023 ; il n’a pas décidé de recourir à la violence pour le plaisir de changer de stratégie ou pour tuer l’ennui. Au contraire, le recours à la résistance armée s’est imposé quand tous les autres moyens utilisés à plusieurs reprises ont échoué.

Oui, la résistance armée a réussi à réunir les Palestiniens du monde entier jusqu’à ceux de la diaspora, et a pu freiner le processus de normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël. Comme d’autres mouvements de libération nationale à travers l’histoire, elle est qualifiée de « terrorisme » jusqu’au jour où les autorités d’occupation seront obligées de négocier avec elle. Que tous ceux qui critiquent la résistance palestinienne pour son recours à la violence nous éclairent avec des alternatives que nous n’avons jamais essayées jusque-là, car nous en avons assez de la mort.

LE SEUL TORT DU PEUPLE PALESTINIEN ? EXISTER
Assez d’hypocrisie s’il vous plaît ! Le problème palestinien n’est pas lié aux méthodes utilisées par la résistance palestinienne. Ce n’est plus une question d’information ou de reportages, de différents narratifs ou de droits humains. Il s’agit plutôt, fondamentalement, d’une question d’existence. Le seul véritable tort du peuple palestinien est qu’il continue d’exister, alors que le monde occidental soutient Israël. Ma profonde déception vis-à-vis de la France ne vient pas du fait qu’un ancien empire colonial soutienne un autre pays colonisateur. Cela n’est pas surprenant. Ma véritable déception vient de cette gauche française qui exprime son soutien à la « cause » à condition que cette position reste facile pour elle et ne l’expose pas à des questions de taille telles que : quel serait le sort concret des Palestiniens s’ils abandonnent la résistance armée ? Cela ne signifierait-t-il pas leur capitulation complète face à la Nakba en cours ?

Mais ce que beaucoup de nos « alliés » occidentaux ne comprennent pas, c’est que nous n’avons plus rien à perdre, et que les Palestiniens, depuis le début de l’occupation, préfèrent la mort à une vie servile. Ce sont peut-être des concepts difficiles à comprendre ici, mais si un Gazaoui peut tenir sa fille décédée dans ses bras et crier : « Nous ne nous rendrons pas ! », qui êtes-vous pour lui contester ce droit ? Qui êtes-vous pour porter un jugement sur ce pour quoi il vaut ou non la peine de mourir, et sur les actes d’un peuple qui vit depuis 17 ans sous un siège infernal que vous ne tolèreriez pas, ne serait-ce qu’une seule semaine ? Comment une personne en sécurité chez elle peut-elle critiquer quelqu’un qui tente de se libérer, après avoir été abandonné par le monde entier ?

L’Occident n’a pas réussi à faire le rapprochement entre la résistance armée palestinienne et la résistance ukrainienne, bien qu’il ait fait des comparaisons frappantes qui échappent à toute logique historique ou politique. Tout le monde a compris la nécessité pour l’Ukraine, État vulnérable face à l’« ours russe », de se défendre avec tous ses moyens, à la faveur d’un soutien international et moral allant des livraisons d’armes jusqu’aux prières collectives. La cheffe de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, a ainsi déclaré :

Les attaques russes contre les infrastructures civiles, notamment l’électricité, constituent des crimes de guerre. Couper l’accès à l’eau, l’électricité et le chauffage aux hommes, aux femmes et aux enfants, à l’approche de l’hiver, sont des actes de pure terreur. Et nous nous devons les qualifier ainsi1.

J’écoute avec étonnement. Mais bien sûr que couper l’électricité et l’eau aux habitants de Gaza, avec l’arrivée de l’hiver, c’est du terrorisme ! Je continue de regarder la vidéo avec naïveté et avec la certitude que le bombardement de l’hôpital baptiste de Gaza a eu un impact sur les dirigeants occidentaux. La vidéo continue : « …C’est le bon moment pour maintenir le cap, et nous soutiendrons l’Ukraine aussi longtemps que… ». La vidéo de Von Der Leyen se termine intentionnellement après le mot « Ukraine », révélant qu’il s’agit d’un vieil enregistrement dans lequel la présidente de la Commission européenne exprime son soutien à ce pays d’une manière qui ne concernera jamais la Palestine.

Toutes les conditions qui font de l’Occident le soutien le plus fervent de Kiev face à l’invasion russe devraient s’appliquer à la Palestine, notamment à Gaza. Il est d’ailleurs ironique de voir qu’on pourrait reprendre les tweets et les discours officiels de soutien à l’Ukraine contre la guerre menée par Moscou, en remplaçant tout simplement « Ukraine » par « Gaza ». Par exemple, le 23 novembre 2022, le compte du président Emmanuel Macron a publié ce tweet :

Des bombardements massifs ont eu lieu aujourd’hui contre [Gaza], laissant une grande partie [du territoire palestinien] sans eau ni électricité. Toute frappe contre des infrastructures civiles constitue un crime de guerre et ne peut rester impunie.

ILS NOUS APPRENNENT COMMENT VIVRE… ET COMMENT MOURIR
Les Occidentaux ont réussi à dresser des parallèles particulièrement choquants, rebaptisant le 7 octobre « le 11-Septembre israélien ». La seule comparaison possible entre ces deux événements, c’est l’atrocité de la propagande qui a un jour permis de justifier l’invasion de l’Irak, en 2003, et la mort d’un million d’Irakiens.

Pire encore est la comparaison entre l’assassinat d’Israéliens et les massacres de Sabra et Chatila commis en septembre 1982 au Liban. J’entends le même parallèle être évoqué même à gauche, y compris par des gens qui soutiennent la cause palestinienne, mais qui ne sont pas conscients qu’en disant cela, ils adoptent à leur tour la propagande israélienne. Les arguments des uns et des autres se multiplient et je me sens bouillir de l’intérieur.

Je raconte tous les jours à ma mère ce que je fais de mes journées, afin de lui donner l’impression qu’elle est avec moi, qu’elle partage mon quotidien. Mais je n’ai jamais osé lui relater la teneur des débats qui ont cours ici.

Ma mère vivait avec sa famille dans le camp de Chatila au moment du massacre. Elle m’avait raconté les jours de famine dans les camps, les femmes qui nouaient des tissus autour de leurs ventres pour calmer la douleur. Ma mère qui, il y a plusieurs années, alors que je préparais un exposé sur l’histoire de ce massacre, avait regardé les photos des maisons jonchées de cadavres sur lesquelles je m’appuyais pour rédiger ma dissertation en disant : « Tu vois cette maison ? Deux rues plus loin sur la droite, se trouvait la maison où je vivais avec ta grand-mère ». Je la regardai étonnée et admirative de cette femme qui avait encore la force de continuer à vivre, malgré tout ce qu’elle avait connu.

La résistance a toujours accompagné ma famille. Ma mère, réfugiée, a connu mon père dans les camps du Liban, où il militait au sein du Front populaire de la libération de la Palestine (FPLP). Ils se sont rencontrés et se sont mariés pendant la guerre, ma mère m’a donné naissance en plein exil et mes parents nous ont toujours répété, à mes frères et moi, que notre existence même est une réponse à l’occupation israélienne. Mon père est issu d’une famille chrétienne de Bethléem, ma mère d’une famille musulmane de Haïfa. Je suis le fruit de la colonisation, de l’exil et de la guerre qui les a réunis dans le même camp.

Comment te dire, maman, que les Français comparent l’assassinat d’Israéliens sur ta terre au massacre des tiens à Sabra et Chatila ? Leurs livres ne pourront jamais être à la mesure de ce que tu as vécu là-bas. Mais personne ne te demandera ton avis, car nous n’avons même plus le droit de raconter notre propre histoire. Les Français, comme d’autres Occidentaux « libres », nous apprennent comment vivre… et comment mourir.

NAY AL-KARMAL
Étudiante palestinienne en sciences politiques à Paris.

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