Nous commençons la journée par une entrevue avec la directrice du Centre Culturel Français de Naplouse. Encore une personne très dynamique et qui "accroche" à notre projet de tournée de théâtre pour septembre prochain.
Nous apprenons en sortant que Youssef Hadji, le directeur de DARNA, a pu rentrer à Naplouse après 2 mois de vacances en France. C’est une bonne nouvelle.
En effet, Youssef est marocain et travaille pour une ONG française. Comme tous les étrangers vivant dans les territoires depuis 2000, il entre avec un visa touristique de trois mois car Israël ne délivre quasiment plus d’autre visa, ni pour regroupement familial, ni visa de travail. Et depuis le mois d’avril 2006, beaucoup de ces personnes se sont vu refuser l’entrée sur le territoire pour une période de 1 à 5 ans. Les médecins ou personnels des ONG étrangères sont aussi touchés. La responsable de Planète Finance vient de passer 5 jours en centre de rétention à Tel Aviv avant d’être autorisée à pénétrer en Israël.
Cette politique va priver la société civile palestinienne de nombreuses ressources et la déliter encore un peu plus.
A l’université El Nahja, nous retrouvons Hassan, le directeur du conservatoire de musique de Naplouse, qui est aussi professeur de musique ici. Campus tout neuf sur les hauteurs de Naplouse dominant toute la Cisjordanie. Plus de 16 000 étudiants ici, en sciences des technologies, architectures, beaux-arts, etc... Faire des études est le meilleur des passeports pour les palestiniens.
Nous rendons visite au père de Walid, professeur d’art plastique dans cette même université. Les larmes dans les yeux, il nous remercie pour la tournée en France. En fond d’écran, une photo de lui et Walid, radieux. C’était son unique fils, mort à 15 ans.
Nous déjeunons avec les familles des musiciens et enchaînons pour une réunion de travail à DARNA pour approfondir notre projet avec Abed et Youssef.
Soirée narguilé avec des amis de DARNA et les jeunes musiciens. Mélange des générations et des cultures dans une ambiance très conviviale. La soirée se termine vers 20h30, un couvre-feu implicite pèse aussi sur Naplouse.
Il y aura 11 arrestations durant la nuit dans un des camps de réfugiés très proches du centre ville.