Des images vidéo postées en ligne par le Département de la diplomatie et de la politique publiques de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) montrent les forces israéliennes escortant un gros camion à plateau depuis la ville de Tuqua, dans le district de Bethléem en Cisjordanie occupée.
L’objet en question, un artefact rare et ancien qui remonte à l’époque byzantine, était utilisé comme fonts baptismaux. (la photo ci-jointe date de 1940) Il s’agit de l’une des trois reliques connues de ce genre. L’une des deux autres a été récemment découverte dans l’église de la Nativité à Bethléem et l’autre appartenait à une église de Beit Jibrin, une ancienne ville palestinienne laissée en ruines après l’invasion d’Israël en 1948 (la « Nakba »).
« VIDÉO : Les forces d’occupation israéliennes ont volé des fonts baptismaux historiques datant du VIe siècle de la ville de Bethléem la nuit dernière », a posté l’OLP, partageant une vidéo tournée par un photojournaliste local.
Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l’OLP, a qualifié cette décision d’« acte abominable de brutalité et d’appropriation culturelle » et exhorté l’UNESCO et sa directrice générale, Audrey Azoulay, à « prendre position et à protéger le patrimoine palestinien ».
« Une caractéristique principale du système israélien d’occupation coloniale et d’oppression est ses tentatives dédaigneuses d’effacer la présence, la culture et le patrimoine palestiniens, y compris l’appropriation illégale et le vol de sites patrimoniaux et d’artefacts », a déclaré Hanan Ashrawi dans un communiqué.
Dans un article, le Jerusalem Post a contesté ces accusations, affirmant que les fonts baptismaux n’avaient pas été volés mais rendus à leur site d’origine.
Selon le journal israélien, cette relique a été dérobée il y a vingt ans sur le site de Khirbet Tuqua par des « négociants non autorisés utilisant un énorme chariot élévateur ». En 2002, la relique a été récupérée et placée près de la maison du maire de Tuqua, en attendant la construction d’un musée local.
On ne sait pas où les autorités israéliennes ont emmené la relique.
Wafa, l’agence de presse officielle de l’Autorité palestinienne, accuse Israël de voler « fréquemment » des objets anciens dans les territoires occupés « par l’intermédiaire de négociants non autorisés et de pillards ».
« Israël se sert de l’archéologie comme d’un outil clé pour renforcer ses revendications territoriales bidons sur la Palestine historique… et [pour] leur donner un vernis de légitimité historique et religieuse », dénonce Wafa.