Amis des arts et de la culture de Palestine

Victimes, épisode 3 : de 1930 à 1947, la création d’Israël et la Nakba.

1930 - 1939

 1931 : la lettre de Mac Donald annule le livre blanc, et confirme l’engagement anglais auprès des sionistes : l’immigration et l’achat de terre s’accélèrent.

 entre 1930 et 1935, radicalisation et fragmentation de la société arabe. Crise économique, mauvaise récolte, "travail juif", tout concours à la paupérisation de la société arabe.

 1936 : l’affaiblissement apparent des Anglais face à Hitler et Mussolini, la découverte d’importation d’armes par les juifs, l’appel arabe à la grève générale (avril)... après qq incidents, c’est la déflagration dans toute la Palestine : révolte arabe de 36, dirigée par le Haut Comité Arabe. Campagne d’attentats, guérilla contre les Anglais pour réclamer l’arrêt de l’immigration juive et la fin de l’achat-expropriation des terres.

 1936-1937 : la commission PEEL conclut que la partition est la seule solution à ce conflit "irrépressible", 1/5ème du territoire pour les juifs et transfert des 225 000 arabes y vivant. Les Sionistes acceptent tout en estimant que ce n’est qu’un point de départ, le HCA rejette catégoriquement.

 1937-1938 : reprise des violences, des bandes armées arabes écument les campagnes, l’Irgoun se lance dans une série d’attentats contre les arabes (plusieurs centaines de morts), création des commandos mixtes anglo-juifs (les macabres SNS, dissout fin 39).

 La révolte s’éteint fin 39 : répression anglaise féroce (loi martiale en sept. 39, 20 000 hommes mobilisés, plus de 100 pendus, 2 000 maisons détruites), société arabe très divisée, difficultés économiques de la population... :
- Pour le Yishouv : la grève arabe les renforce économiquement, la Haganah ("globalement" dans une attitude de défense) s’est structurée (première usine d’armement). Là encore, les dirigeants sionistes ne veulent voir que des pogroms et non une révolte populaire (Ben Gourion est plus clairvoyant). Entre 34 et 39 : 40 000 juifs s’implantent en Palestine.
- La lutte entre le clan Husseini et l’"opposition palestinienne" (financée entre autre par les Anglais et Sionistes) divisera profondément la société arabe durant 10 ans, divisée aussi entre campagne/ville, paysans/révoltés... climat de guerre civile.
- Entre 3 000 et 6 000 morts arabes, 350 juifs et 150 anglais.

 fin 1939 : les Britanniques, devant cette révolte et les risques de basculement du camp arabe du coté de l’axe, proposent la création d’un Etat arabe sous 10 ans. Mais Husseini, au non du HCA, refuse, au grand dam de l’opposition.

1939 - 1947

Durant la guerre, pour éviter le basculement du camp arabe du coté de l’Axe, les Anglais luttent contre l’immigration illégale : internement de plusieurs milliers de juifs à Chypre. Du coté sioniste, la Haganah fait la trêve avec les Anglais, sauf le groupe Stern qui continue les attentats (plus de 25 000 juifs seront sous les ordres des anglais, avec en 44 une brigade juive).
Coté américain, Roosevelt se voulait neutre, mais Truman sera pro Sioniste.

 Avril 41 : révolte à Bagdad, le nouveau régime s’allie à l’Axe, ce qui entraîne une intervention britannique. Husseinie appelle alors à une nouvelle révolte arabe, qui n ?aura pas de suite, puis collaborera avec l’Axe. Cela renforcera le sionisme de Churchill.

 A partir de 43, après Stalingrad, les menaces envers le Moyen Orient diminuent et l’Holocauste ne fait plus aucun doute : Churchill abandonne la politique de contention du sionisme pour se déclarer ouvertement pour la partition.

 mars 45 : création de la Ligue Arabe. Les sphères politiques arabes se reconstituent tant bien que mal après 39, jusqu’à la création du HCA, encore sous le contrôle des Husseini.

 A partir de 44, les groupes extrémistes Stern (qui envisageait une alliance avec l’Axe) et l’Irgoun reprennent les attentats contre les britanniques. L ?armée de la Haganah essaie de s ?y opposer.

 1945 : le départ de Churchill sonne le glas des espoirs sionistes : la Haganah et le Palmah (commandos aux ordres des Anglais), en tout 40 000 hommes bien armés et entraînés, reprennent également la lutte, et intensifient l’immigration illégale (tragédie de l’Exodus) : +70 000 juifs en 3 ans.

 1946 : une commission d’enquête anglo-américain est chargée de trouver une solution à l ?immigration en Palestine et au problème des rescapés juifs (ne voulant pas vivre à coté des camps de la mort), et conclut à l’autorisation d’un quota de 100 000 immigrants juifs et à un Etat bi national sous contrôle de l’ONU.

Malgré cela, l’Irgoun continue les attentats (celui de l’hôtel King David fait 91 morts) durant toute l’année 47, ce qui entraîne une répression anglaise.

 fin 46 : pour satisfaire à la pression des Juifs américains influents, Truman se déclare officiellement pour la partition. Les Anglais continuent de négocier sans trop y croire, en essuyant un double refus arabe et juif. Ils transfèrent le dossier à l’ONU début 47, ne pouvant aller contre la décision américaine, en ces temps de plan Marshall en Europe.

 Nouvelle enquête de l’UNSCOP, qui, impressionnée par le développement de la partie sioniste par rapport à la société arabe, devient favorable à la partition

 Novembre 47 : résolution 181 sur le partage de la Palestine : 55% des terres pour les 37% de la population juives (territoire qui englobera 400 000 arabes pour 500 000 juifs). USA et URSS votent pour, faisant pression sur les petits Etats pour obtenir de justesse ce vote.

Cela entraîne immédiatement des bruit de guerre dans tous les Etats arabes, peu unifiés, tandis que la Haganah se transforme rapidement dès 48 en Force de Défense d’Israël, armée officielle, très bien organisée, expérimentée et armée, mais n ?aligne que 30 000 hommes et 40 000 réservistes.



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