Amis des arts et de la culture de Palestine

Durant le Ramadan et plus que jamais, boycottons les dattes israéliennes

Tout au long des années 1930, un colon sioniste et fondateur du kibboutz Kinneret, du nom de Ben-Zion Israel, a parcouru le Moyen-Orient pour collecter des boutures de palmiers. Dans de nombreux cas, il a dû les faire sortir illégalement des pays qu’il avait visités – l’Irak, l’Iran, l’Égypte – car ces plants étaient considérés comme un trésor national et il était interdit de les exporter.

Ces boutures acquises en contrebande ont aidé à établir de grandes plantations à travers les territoires israéliens. Des palmeraies ont été plantées de la mer Rouge au sud le long de la mer Morte, et jusqu’à la mer de Galilée au nord, ce qui a donné à l’industrie israélienne de la datte son surnom de « l’industrie des trois mers ». Depuis qu’Israël a occupé la Cisjordanie palestinienne en 1967, il a également établi dans cette partie de la vallée du Jourdain des plantations de dattes dans ses colonies illégales.

Selon les données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, publiées en 2017, Israël a produit 136 956 tonnes de dattes d’une valeur à l’exportation de 181,2 millions de dollars.

Cette industrie a de forts rendements et une grande partie de son exploitation se déroule dans des colonies illégales.

Ses produits doivent donc être boycottés.

Aujourd’hui, environ 40% des dattes israéliennes sont cultivées dans des colonies illégales. En raison du travail exténuant qu’implique la cueillette des dates, les colons israéliens font appel à des travailleurs palestiniens très mal rémunérés pour faire ce travail difficile.

Les agriculteurs israéliens sont également connus pour exploiter le travail d’enfants palestiniens.

La cueillette de dattes dans la vallée du Jourdain est une activité dangereuse. Les ouvriers agricoles doivent gravir de hautes échelles et y travailler pendant des heures. Ils sont exposés à des températures élevées, ce qui les expose à un coup de chaleur, et lorsqu’ils se blessent, ils n’ont souvent pas droit ni à des soins de santé ni à une compensation.

Les cueilleurs, dont des enfants, sont obligés de travailler de longues heures et de respecter des quotas avant de pouvoir rentrer chez eux.

Les colonies israéliennes, qui sont illégales en vertu du droit international, non seulement plantent ces palmeraies sur des terres volées en exploitant de la main-d’œuvre palestinienne, mais elles détournent aussi les ressources en eau des villages palestiniens, ce qui empêche ces derniers de s’en procurer pour leur propre consommation et pour l’irrigation.

Sous la pression de l’occupation militaire, l’industrie palestinienne indigène des dattes a beaucoup de mal à rivaliser avec les dattes israéliennes qui inondent les marchés locaux et internationaux.

Il existe cinq grandes sociétés israéliennes de dattes qui exportent vers les États-Unis et l’Europe : Hadiklaim et ses marques Jordan River et King Solomon, Mehadrin, Galilee Export, Carmel Agrexco et Agrifood Marketing avec sa marque Star Dates.

Hadiklaim, Mehandrin et Carmel Agrexco opèrent tous dans des colonies israéliennes en Cisjordanie. Hadiklaim et Carmel Agrexco ont été accusés d’avoir recours au travail des enfants et de payer des travailleurs palestiniens en-dessous du salaire minimum.

Il est important de noter que si vous achetez des dattes Medjool (Medjoul) en Europe ou aux États-Unis, il y a de fortes chances qu’elles aient été cultivées dans une colonie ou d’Israël proprement dit. À moins qu’elles ne proviennent d’une source palestinienne de confiance comme Zaytoun ou Yaffa, vous pourriez manger un lot de dattes qui contribue à la dépossession du peuple palestinien.

Les dattes de Californie, telles que Orchid dates et Best Fresh Produce, offrent également de bonnes alternatives.

A l’occasion du Ramadan de l’année 2012, American Muslims for Palestine (AMP) a lancé le tout premier boycott national des dattes produites dans les colonies.

En coalition avec nos sections à New York, New Jersey, Détroit, Minnesota, Chicago et Sacramento, ainsi qu’avec des partenaires à Washington DC et Philadelphie, AMP a répondu à l’appel palestinien de 2005 au boycott, au désinvestissement et aux sanctions, en exhortant les propriétaires d’épiceries à retirer les dattes israéliennes de leurs rayons.

Depuis lors, des dizaines de milliers de cartes postales et de brochures ont été distribuées dans les magasins, les mosquées et les communautés du pays. Les consommateurs ont répondu à l’appel et le boycott fonctionne.

Selon les données du service de recherche économique fournies par le département américain de l’Agriculture, les exportations israéliennes de dattes vers les États-Unis ont considérablement diminué depuis 2015.

Alors que 10,7 millions de kilogrammes (23,6 millions de livres) de dattes israéliennes sont entrées sur le marché américain en 2015-2016, seulement 3,1 millions de kilogrammes (sept millions de livres) sont entrés sur le marché américain en 2017-2018.

Le boycott fonctionne et il a un effet néfaste sur l’industrie israélienne des dattes.

Ce Ramadan, faites le bon choix et boycottez les dates qui exploitent la terre et le travail palestiniens et contribuent à l’oppression du peuple palestinien !

25 avril 2020 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine



FAIRE UN DON

ACTUALITES

  • Dommages perpétrés par Israël à l’encontre des archives, des bibliothèques et des musées de Gaza (octobre 2023 – janvier 2024)

    Rapport préliminaire des Bibliothécaires et Archivistes en Palestine (LAP)
    La destruction du patrimoine culturel de Gaza appauvrit l’identité collective du peuple palestinien, le prive irréversiblement de son histoire et viole sa souveraineté. Dans ce rapport, nous présentons une liste partielle des archives, des bibliothèques et des musées de Gaza qui ont été détruits, endommagés ou pillés par les forces armées israéliennes depuis le 7 octobre 2023. Un tel rapport est nécessairement incomplet. Il est (...)

  • DES AVOCATS INTERPELLENT MACRON
  • Gaza : le double langage du procureur de la CPI alors qu’un génocide est en cours

    Le 3 décembre 2023, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a achevé sa première mission en Israël et en Palestine. En Israël, il a rencontré des survivants et des familles de victimes des attaques du Hamas du 7 octobre ; à Ramallah, en Palestine, il a tenu des réunions avec des responsables palestiniens et des victimes de Gaza et de Cisjordanie. Depuis le début de son mandat en juin 2021, il est resté relativement discret quant à la situation en Palestine, hormis sa promesse de se rendre (...)