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Traduction WEBINAR
Pour info : la traduction est assurée en simultanée par écrit par des personnes non professionnelles et bénévoles, ayant eu très peu de temps de préparation ;-) On vous remercie d’ores et déjà pour votre indulgence ;-)
« Conversation sur l’apartheid : de l’Afrique du Sud à la Palestine » dans le cadre de la semaine contre l’apartheid israélien
Jeudi 19 Mars 2020 - 18H30
La Semaine contre l’apartheid israélien, qu’est-ce que c’est ?
La première édition de la Semaine contre l’apartheid israélien (IAW) a eu lieu en Février 2005 à Toronto, au Canada. Organisée par le collectif des étudiant-e-s arabes à l’Université de Toronto, elle a été immédiatement un grand succès, grâce à la forte participation à des événements qui ont attiré l’attention des médias dans le monde entier. La propagation de l’IAW en 2006 dans d’autres villes canadiennes en 2013 pour atteindre plus de 200 villes dans le monde entier. En 2016, l’IAW a eu lieu dans plus de 225 villes dans le monde et nous tentons de la mettre en place chaque année malgré les censures un peu partout en France.
Cette semaine vise à : causer de la situation en Palestine, des politiques d’apartheid mises en place par l’état colonial Israélien, relayer les messages de résistances populaires et de parler d’un des outils de résistance populaire mise en place par la société civile palestinienne : la campagne de Boycott Désinvestissement Sanctions…
A l’origine, cette semaine se tient uniquement sur les campus universitaires, de nombreuses Semaines contre l’Apartheid Israélien se tiennent aujourd’hui également en dehors des campus. L’IAW joue actuellement un rôle crucial dans le mouvement international de solidarité avec la lutte populaire palestinienne.
== Pour cette édition dans un contexte un peu spécial, mise en place de cette conférence en ligne avec comme intervenant-e-s :
Mandla Mandela
Député du Congrès National Africain, chef tribal et petit fils de Nelson Mandela
Desirée Bela-Lobedde
Écrivaine et blogueuse - Militante afro-féministe et auteure du livre “Être femme noire en Espagne”
INTRODUCTION
Bonsoir
Je suis Natàlia Abu Sharar, Présidente de la Communauté Palestinienne de Catalogne.
D’abord, j’aimerais exprimer ma solidarité à toutes les personnes affectées par le coronavirus ou concernées par les mesures restrictives mises en place par rapport à ce virus. Le confinement que beaucoup de personnes expérimentent pour la première fois ces jours-ci est ce que le peuple palestinien est forcé de vivre à chaque fois qu’Israël le décide, que ce soit en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza. Même dans ces situations là, nous devons continuer à parler de l’apartheid injuste et immoral imposé par Israël vis-à-vis du peuple palestinien.
Au nom de toutes les organisations que nous avons invitées à cette conférence, je tiens à souhaiter la bienvenue aux personnes qui nous écoutent des quatre coins du monde. Nous sommes heureuses que, malgré l’annulation de la tournée européenne de Mandla Mandela, nous ayons pu réunir toutes les organisations qui devaient être là à Rome, Paris, Londres et Barcelone pour mettre en place ce webinar. Je citerai Centre Delàs, SUDS et Servei Civil Internacional et en collaboration avec BDS Italia, Societat Civil per la Palestina, BDS France et Palestine Solidarity Campaign. Je tiens aussi à remercier Mandla Mandela et Desirée Bela qui, malgré les difficultés, ont accepté de maintenir leur participation dans ces circonstances. Je remercie aussi pour leur soutien Ayuntamiento de Barcelona ainsi que la Agencia Catalana de Cooperació al Desenvolupament.
Conversations sur l’Apartheid : de l’Afrique du Sud à la Palestine s’inscrit dans le cadre de la Semaine contre l’Apartheid Israélien qui, pour sa 16ème édition, est dédiée à la lutte internationale contre le racisme et à pour devise : Unies Contre le Racisme. Avec ce slogan, nous voulions faire lien avec le 21 mars, Journée Internationale contre le Racisme et la Discrimination. Cette année, elle commémore le 60ème anniversaire du massacre de Sharpeville, lors duquel la police a ouvert le feu contre une manifestation pacifique contre l’apartheid pour un bilan de 69 personnes noires tuées et 180 autres blessées. Ainsi, nous tenons à être clair sur le fait que la lutte pour la Palestine fait partie de la lutte antiraciste mondiale.
Après plus de 70 ans de politiques d’occupation, d’apartheid, de colonialisme et de violation du droit international de la part de l’Etat d’Israël et à l’encontre du peuple palestinien, l’histoire et l’expérience sud africaines sont des exemples permettant d’envisager une perspective de défense des droits humains du peuple palestinien, et ce à partir de la non-violence.
A l’image de l’Etat sud africain qui avait mis en oeuvre un système de ségrégation raciale contre les 79% de la population noires, consistant en fait en la séparation absolue de la minorité blanche vis-à-vis de la majorité noire et la négation des droits économiques et sociaux de celle-ci, aujourd’hui, l’Etat d’Israël soumet le peuple palestinien à un régime d’apartheid, de racisme et de colonisation à travers la séparation physique et juridique, et la répression militaire.
Ces similarités entre réalités sud africaine et palestinienne sur les plans socio politiques nous font penser que les stratégies menées par la société civile internationale pour en finir avec le régime raciste de l’Afrique du Sud pourraient s’appliquer avec succès en vue de la fin du régime sioniste d’Israël et la défense des droits humains du peuple palestinien.
C’est l’objet de notre discussion de ce soir.
Je laisse la parole à Desirée Bela qui va interviewer Mandla Mandela, chef tribal, député de la African National Congress et petit-fils de Nelson Mandela. Desirée est une militante et journaliste catalane, afro féministe, engagée dans le féminisme, l’antiracisme et “l’activisme esthétique”. A la suite de l’interview, 30 minutes seront consacrées aux questions du public.
Bonsoir Desirée…
INTERVENTION DESIREE
Hashtag à utiliser sur les réseaux sociaux : #IsraeliApartheidWeek #UnitedAgainsRacism
Nous nous retrouvons à 2 jours du 21 mars, la Journée Internationale de l’Élimination de la Discrimination Raciale. Et c’est là l’une des raisons pour lesquelles nous participons aujourd’hui à cette conversation. Un conversation qui devait donc être en présentiel mais que nous avons jugée bon de transformer en un événement en ligne, compte tenu de la conjoncture.
Il y a 2 semaines, j’ai posé la question suivante sur mon compte Instagram : “Sais-tu ce que l’on commémore le 21 mars ?”. Sur les près de 600 personnes qui ont répondu, 72% ont répondu qu’elles ne savaient pas.
Énormément de monde ne sait pas que le 21 mars est la “Journée contre le Racisme” comme on l’appelle couramment. Malgré cela, plein de gens pensent en savoir beaucoup sur le racisme. Je fais référence aux personnes blanches. Elle “savent” qu’elles ne sont pas racistes. Et elles le “savent”, parce que jamais elles n’attaqueraient une autre personne car elle est d’une race [sociale] différente.
Parce que c’est ça le racisme, selon elle : la haine envers une personne ou des personnes d’une autre race qui se manifeste en quelconque forme d’agression physique ou verbale. Elles “savent” qu’elles sont des gens biens et que, parce ce sont des gens biens, ces personnes ne sont pas racistes. Parce que le racisme c’est cette chose tellement affreuse dont dont on nous a parlée dans les médias, les lynchages et croix en flammes aux Etats-Unis, ou les foules de Skinheads néo-nazis au début des années 90 qui sévissaient dans nos villes.
Toutes les personnes blanches savent que ces comportements sont ceux des gens mauvais, des racistes. Donc elles savent qu’elles doivent s’en dissocier. Et c’est ce qu’elles font. Elles clament “Je suis pas raciste ; je suis quelqu’un de bien”. Et elles croient que c’est suffisant. Elles déclarent “Je ne vois pas les couleurs”, “On est tous humains”, “Il y a qu’une race, c’est la race humaine”. Ou elles disent “Moi je m’en fous si t’es noir, jaune ou vert : je vois juste des personnes”. Et elles croient, sincèrement, que ça c’est les meilleures arguments pour se considérer non-raciste.
Mais c’est que beaucoup de personnes ne savent pas que le racisme va bien au-delà des attitudes plus explicites, qui ne sont rien de plus que la pointe de l’iceberg. En dessous de la surface, se cache une masse énorme composée de préjugés, de stéréotypes qui eux-même ont pour origine toute une structure. Loin de promouvoir la disparition du racisme, cette structure le sécurise et en fait un racisme toujours plus subtil et sophistiqué afin qu’il en devienne imperceptible aux yeux non-entraînés de la majorité de la société.
Ce racisme imperceptible constitue, au quotidien, ce que certaines personnes appellent les microaggressions. Personnellement, je n’oserais pas qualifier de “micro” quelque chose qui a autant d’impact sur la vie de beaucoup de personnes. Du côté institutionnel, ce racisme imperceptible prend une forme génératrice d’obstacles dans la vie de celles et ceux qui ont plus de mélanine que ce qui est “toléré”, comme la forme de politiques restrictives ou discriminantes, et il n’existe que peu de moyens de se protéger contre tant d’attaques institutionnalisées.
De nombreuses personnes ignorent que le racisme institutionnalisé se matérialise autour de nous à travers un accordéon de clôtures qui déchirent la vie des personnes. Les gouvernements se chargent de renforcer l’Europe pour leur restreindre un maximum l’accès et les médias s’attèlent à criminaliser les personnes qui arrivent au Sud de ses frontières, en parlant de “vagues” et “d’avalanches” pour alarmer une population qui, par cette désinformation, porte une confiance aveugle à des données biaisées. A partir de cette désinformation, on justifie ce racisme institutionnalisé converti en des kilomètres de clôtures devenues invisibles. Et donc on se frotte les yeux de stupéfaction en pensant à Donald Trump et son projet de mur qui pour n’existe même pas encore. Oubliant qu’au sud de l’Espagne, ce mur existe bel et bien et s’élève à 6 mètres de hauteur.
On oublie également l’existence de Centre de Rétention Administrative, un nom édulcoré qui cache la réalité des prisons dans lesquelles les droits humains des personnes enfermées sont restreints.
Le déploiement de ce racisme institutionnalisé rend difficile aussi que toutes ces pancartes que l’on accroche aux mairies avec les slogansde és
Beaucoup de fois on oublie que les circonstances sont ce qu’elles osnt
Refugees welcome se transformen en medidas efectivas que protejan los derechos humanos de las personas desplazadas que buscan refugio o asilo en los países europeos. De nuevo, y a causa de la desinformación de muchos medios generalistas, se extiende la alarma, se habla en términos de invasión y muchas personas de a pie se fortifican, igual que lo hace Europa, en vez de extender redes de apoyo. Muchas veces se nos olvida que nuestras circunstancias son las que son y que, nunca sabemos si un día nos tendremos que ver huyendo de nuestros hogares por los motivos más insospechados.
C’est pourquoi c’est important que celles et ceux qui croient qu’elles en savent beaucoup sur le racisme parce qu’elles “ne voient pas les couleurs” écoutent les personnes qui, elles, les voient. On les voit parce qu’on en a. Parce que voir les couleurs, contrairement à ce que certains et certaines peuvent penser, enrichit.
Voir la différence, ça veut dire mettre en valeur la diversité et ça c’est toujours positif et utile pour construire des sociétés plus justes pour tout le monde. J’encourage donc aujourd’hui toutes les personnes qui “ne voient pas les couleurs” à comprendre que voir les couleurs n’est un problème que quand on le fait négativement.
Et pour voir les couleurs, il faut se rapprocher de personnes d’autres communautés et d’autres origines et écouter ce qu’elles ont à dire sur leur propre expérience, histoire de ne rien prendre pour acquis, et pour arrêter de mettre sous tutelle, d’infantiliser et de délégitimer des réalités différentes. Parce qu’il faut bien avoir en tête que le seul fait que quelque chose ne nous arrive pas à nous ne veut pas dire que cette chose n’existe pas du tout. Ainsi, à partir de discours prononcé à la première personne, nous pourrons en apprendre plus sur les réalités de communautés qui continuent à souffrir des effets d’un racisme vorace difficile à détecter ; surtout par une personne blanche dans une société suprémaciste blanche.
Voilà pourquoi aujourd’hui je suis honorée et reconnaissante de pouvoir partager cet espace, ne serait-ce que virtuel, avec Mandla Mandela. Parce que sa participation nous permettra de nous pencher sur la réalité d’une communauté qui vit le racisme structurel dans une de ses formes les plus véhémentes. Nous nous rencontrons pour la semaine d’actions contre l’apartheid israélien et je sens que le témoignage de Mandla Mandela peut nous aider à comprendre la situation actuelle du peuple palestinien, qui vit soumis à un régime oppresseur de ségrégation qui se maintient grâce aux complicités internationales et qui devrait prend fin dès maintenant.
Nous sommes en 2020. Les féminismes prennent chaque fois plus de place et nous donnent accès à des récits et à des discours divers de femmes, qui exigent de récupérer les espaces qui ont toujours été les leurs mais leur ont été confisqués. Moi, en tant que femme et en tant que afro-descendante, je ne peux détacher ma lutte féministe de la lutte contre le racisme et pour la reconnaissance de mes revendications. Je ne conçois donc pas qu’il puisse exister une lutte féministe qui ne soit pas antiraciste. Le racisme est un axe d’oppression qui traverse les corps de nombreuses femmes, et c’est pour ça que nous devons nous lever et nous manifester activement contre les injustices qui en découlent.
J’aimerais conclure mon intervention en faisant un appel à toutes les personnes présentes pour qu’on s’accorde à ne pas être racistes. Il faut être activement antiraciste, il faut combattre expressément toutes formes d’injustice sociale, et le racisme est l’une d’entre elles. On se met donc toutes et tous au travail pour en finir avec ce fléau. Parce l’éradiquer dans toutes ses formes n’est pas de la seule responsabilité des personnes qui subissent ses conséquences. C’est aussi de la responsabilité de celles et ceux qui, par leur inaction, perpétue le racisme.
Enfin, je veux -vraiment- finir par deux citations parallèles qui, je l’espère, vous interpellerons. D’un côté, celle de Desmond Tutu qui a dit “Si tu es neutre dans une situations d’injustice, tu as choisi le camp de l’oppresseur”. Et d’un autre côté, une des devises entonnées dans les manifestations féministes, lorsque les femmes s’emparent de la rue : “Ne nous regarde pas, rejoins-nous”. J’espère donc que cette conversation que nous initions ce soir servira d’ultime impulsion afin d’arrêter définitivement d’être neutres et pour s’unir dans la lutte antiraciste.
Merci beaucoup.
Hashtag à utiliser sur les réseaux sociaux : #IsraeliApartheidWeek #UnitedAgainsRacism
Conversations sur l’apartheid avec Mandla Mandela et Desirée Bela
[online video conferencing]
Objectifs :
Expliquer le racisme local
Expliquer pourquoi le racisme opère sur un plan structurel et systémique (institutionnel, judiciaire, gouvernemental, en termes de relations internationales, de frontières, etc.) mais aussi sur un plan symbolique (mémoire collective historique), comment il est présent dans nos villes (Barcelone & Johannesburg), dans les images dont nous sommes abreuvées à travers les récit dominants.
Le racisme est intégré dans la (pré) culture dominante et/ou la société majoritaire
Exposer les formes de racisme qui existent en Israël
Faire le lien entre le racisme local et le racisme en Palestine, en Afrique du Sud, etc.
Montrer que l’apartheid est une forme extrême de racisme
Cesser de craindre de dire qu’Israël est un état raciste. Tous les états sont et ont des lois racistes. Pourquoi parlons nous d’apartheid quand nous parlons d’Israel ?
Le rôle collectif dans le fin de l’apartheid israélien, lié avec ce qui a aidé à la fin de l’apartheid en Afrique du Sud - BDS
Hypocrisie des états, comment les états européens soutiennent l’apartheid israélien, mais ont aussi eux-mêmes des lois et pratiques racistes.
De temps en temps l’Union Européenne dit quelque chose contre Israël, mais c’est leur premier partenaire commercial, elle renforce donc l’apartheid et l’occupation
QUESTIONS
1. Racisme
– Bonjour, comment te portes-tu ?
– Réponse : Bien, merci, content d’être ici.
On parle d’occupation, etc et aussi d’un racisme symbolique contre le peuple palestinien.
– Pourquoi on dit qu’Israël est un Etat raciste ?
La manifestation la plus frappante du racisme systémique est que la propriété d’une terre peut passer d’une main à l’autre brutalement par des décrets. En 1913, cela s’est passé en Afrique du Sud.
Dans certaines zones résidentielles, ce racisme existe toujours avec des terres inaccessibles aux personnes noires. Pour l’apartheid, ça s’est aussi manifesté à travers le système de l’école publique avec des taxes différentes, racialisées.
Mensonges institutionnels
Décrets légaux
Sud africains deviennent étrangers sur leur propre terre
Racisme institutionnel : accès aux écoles privées
– “Il ne peut y avoir aucun endroit normal dans une société anormale”
Pourquoi peut-on dire qu’Israel est un état raciste ?
La complicité est ce qui fait le plus mal. La complicité entre des soldats sudafricains et l’apartheid israélien aujourd’hui.
Ceux qui continuent d’approvisionner des armes sont complices de génocide, de crimes contre l’humanité.
Le boycott a servi
– Quels choix pouvons nous faire pour la Palestine aujourd’hui, qui ont été expérimentés en Afrique du Sud ?
Notre liberté n’aurait pas été possible sans les sociétés civiles et toutes les organisations qui se sont mobilisées. L’unité des peuples opprimés est indispensable.
Au milieu des années 80, on a vu émerger cette unité pour combattre cet ennemi commun qu’est l’apartheid.
Il y a eu une vague de manifestations sans précédent, des actions industrielles, des actions de sensibilisation, des levées de fonds, des grèves de la faim.
Ma mère vivait au Royaume-Uni et a été témoin de cette solidarité qui a été internationale. La libération, non pas seulement de Nelson Mandela, mais de tous les prisonniers politiques, a fait l’objet d’une campagne très importante.
Il y a eu des rapprochements politiques entre des partis de différents pays, notamment des pays africains.
Désirée : Je salue les personnes qui nous écoutent de Palestine
Nous allons parler du rôle de la société civile
Il y a un manque de sanctions des états au niveau international
D’où est venu le BDS ? Boycott Désinvestissement Sanction
M. Mandela : Le mouvement BDS promeut une forme de boycottt contre l’Etat d’apartheid israélien. Il dit que le peuple palestinien a le droit aux mêmes droits que le reste de l’humanité. Il doit y avoir de grands efforts faits pour faire respecter le droit international.
Désirée :
– A votre avis comment va évoluer la situation en Palestine ?
BDS répond aux principaux challenges. En tant que Sud africains on peut vraiment s’identifier. On doit s’assurer que le peuple palestinien puisse s’exprimer et combattre l’ennemi commun : l’apartheid israélien.
Désirée : Comment pouvons nous mener une solidarité en Palestine, comment, depuis une perspective antiraciste pouvons nous faire de l’activisme en/pour la Palestine ?
M. Mandela :
Je crois qu’on doit adopter deux approches : s’assurer qu’en interne il y ait une vraie unité du peuple palestinien pour la libération de la Palestine. 20 000 femmes ont marché à Pretoria, et il y a eu une prise de conscience que la jeunesse, mais surtout les femmes prennent une place de premier plan. Où qu’ils soient, les 6 millions de Palestiniens doivent s’engager dans cette lutte, y compris les personnes en exil à travers le monde. Ça a été une stratégie importante dans le cas sud africain.
C’est important qu’on partage nos expériences d’Afrique du Sud avec le peuple palestinien.
Désirée : Ce sera la dernière question
Je veux remercier les mille personnes qui sont connectées
– Vous avez parlé du rôle des femmes, des jeunes et de la diaspora, ma question est donc quels liens pouvons-nous faire entre la diaspora sud africaine et la diaspora palestinienne ?
M. Mandela : En tant qu’Africains, nous pouvons s’identifier via nos propres expériences du colonialisme et des luttes de libération. “Notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens” : Madiba(Nelson Mandela) quand il est venu à Gaza
On oublie pas le rôle de Arafat, de Khadafi et de Fidel Castro dans notre lutte. On ne se repose pas, tant que la Palestine n’est pas libre.
BDS a un rôle crucial pour renforcer cette unité palestinienne nécessaire à la victoire.
L’Afrique du Sud doit utiliser sa place aux Nations Unies mais aussi dans l’Union Africaine pour exprimer sa solidarité envers le peuple palestinien et le peuple sahraoui.
Désirée :
– Quels conseils donnez-vous pour obtenir la libération, surtout que l’apartheid et l’occupation sont maintenant normalisées en Palestine ?
Apartheid un un crime organisé contre l’humanité et on doit continuer à se mobiliser pour tous les peuples opprimés. On doit s’assurer que les Palestiniens gardent les commandes, soient toujours au premier rang, et qu’ils continuent sans jamais fatiguer.
La jeunesse de Palestine est courageuse. On voudrait voir plus de femmes dans des places de leaders. On voudrait voir plus de mobilisation de la communauté internationale pour la libération des prisonniers et en particulier des femmes et des enfants.
Désirée :
Merci beaucoup aux traductrices, et notamment à celles qui traduisent à l’écrit et qui sont bénévoles
– Question suivante : Pourquoi c’est si difficile de faire respecter les résolutions de l’Onu pour la Palestine ?
M. Mandela : ça devrait pas être si difficile pour l’ONU de faire respecter ses propres règles. On doit interpeller nos propres gouvernements afin qu’ils en débattent longuement. L’ONU dépend beaucoup trop des financements reçus par les USA. Tant qu’il existe cette dépendance financière, l’ONU ne peut pas vraiment agir librement.
Désirée :
– Quels rôles jouèrent en Afrique du Sud les entreprises internationales pour soutenir l’apartheid en Afrique du Sud ?
M. Mandela : Il y a eu des entreprises qui se sont implantées en soutenant l’apartheid sud africain. Le boycott a permis de les chasser. Il faut une liste d’entreprises qui soutiennent l’apartheid israélien afin d’organiser leur boycott
Désirée :
– Quelles conséquences y a t’il encore de l’apartheid en Afrique du Sud ?
M. Mandela : On a réussi à faire couler législativement le régime d’apartheid en Afrique du Sud.
Mais ce qui perdure c’est l’héritage de l’apartheid. Et ça va continuer pendant plusieurs générations. Si tu visites l’Afrique du Sud, la planification de l’espace public, l’urbanisation fait encore état des politiques d’apartheid.
Désirée :
– Que doivent faire les personnes à titre individuel qui veulent s’opposer à l’apartheid israélien ?
M. Mandela : Continuez de faire résonner les voix palestiniennes. Continuez à mettre la pression à vos gouvernements, aux ambassades israéliennes. Et nous encourageons aussi à couper les liens avec le régime d’apartheid israélien.
Désirée :
– Croyez vous que la situation en Palestine peut s’améliorer alors qu’Israël a autant de pouvoirs ?
– Dans l’Union Européenne pensez-vous que ce soit vraiment possible de boycotter Israël ?
M. Mandela : On a déjà vu des empires coloniaux superpuissants s’effondrer. On doit arrêter de penser que ce qui est soutenu par les USA ou l’UE ne peut être combattu et s’effondrer.
Dans les BRICS (groupe de 5 pays se réunissant en sommets annuels depuis 2011, Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), on doit s’intéresser à nos places aux Nations Unies vis-à-vis des peuples opprimés. On peut être la voix du changement.
Désirée : Avant dernière question
– Aujourd’hui on s’attaque beaucoup aux activistes BDS (accusation d’antisémitisme…) on s’attaquait aussi aux activistes anti-apartheid en Afrique du Sud ? Que pouvons nous faire pour répondre à ces attaques et critiques ?
M. Mandela : Il n’y a pas de repos dans la vie d’un-e activiste. On ne s’essoufflera pas malgré les attaques incessantes. On continuera à être la voix des opprimés, d’enfants enfermés, de femmes enfermées et des autres prisonniers politiques palestiniens. On ne ressentira aucune honte face aux voix qui veulent nous rendre muets.
Désirée :
– Que pouvons nous dire à ceux qui ont dénoncé l’apartheid en Afrique du Sud mais qui aujourd’hui nient l’apartheid en Palestine ? (Désolée je ne suis pas sûre de la question :s)
M. Mandela : La campagne anti-apartheid n’était pas juste pour le African National Congress mais en faveur de tout le mouvement des Congress. On n’est pas en soutien d’orientations partisanes mais c’est un soutien global. C’est ce que représente très bien le mouvement BDS aujourd’hui.
Désirée : Nous sommes arrivé.es à la fin
Merci à vous Chef, à Natalia pour ta présence, et surtout aux organisatrices
Il y a eu jusqu’à 1000 personnes connectées ! Merci aux traductrices sans qui ça n’aurait pas pu se faire. C’est important de s’impliquer activement pour finir l’apartheid en PAlestine
L’antiracisme est nécessaire auj, un combat quotidien, notamment dans les pays méditerranéens, surtout avec les montées de l’extrême droite.
Merci encore à toutes qui ont participé pour que cette action soit possible
Avec le coronavirus on a du annulé la majorité des actions
Mais il y aura d’autres conférences ainsi donc restez informés !
Merci beaucoup et bonne soirée
Chief : Merci beaucoup, merci aux gens qui ont pu venir écouter en live, merci aux féministes de BDS, à BDS dans son ensemble ; ma femme et moi-même nous excusons de ne pas avoir pu être là physiquement à cause du coronavirus. Protégez vous, soyez bien, nos prières vous accompagnent
En tant que petit enfant de Madiba nous voulons continuer ce combat tout autour du monde, ce combat pour la libération
Que mon grand père repose en paix éternelle
J’appelle à un soutien mondial au mouvement BDS !
Natalia : Merci beaucoup, c’est très émouvant, merci pour votre soutien, merci beaucoup.
Désirée : De nouveau merci beaucoup à toutes les personnes qui ont rendu cela possible, restez chez vous, bonne soirée, merci