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Ameer MAKHOUL : droits de l ?homme

Traduction résumée d ?un article de ? Human Rights (droits de l ?homme) ? paru sur The Electronic Intifada le 5/11/2010.

Makhoul est le coordinateur d ?Ittijah, l ?Union des associations de la communauté arabe d ?Israël et est un dirigeant du Mouvement pour les droits des citoyens palestiniens d ?Israël

Après six mois de prison, le prisonnier politique Ameer Makhoul a signé un accord avec le procureur israélien le 27 octobre. Le marché comprend une liste d ?accusations réduite, excluant en particulier le contact avec un agent de l ?étranger et l ?espionnage pour le mouvement de résistance libanais Hezbollah (qui figurait dans la première accusation). La peine maximum possible est maintenant de sept à dix ans de prison (alors qu ?initialement Ameer encourait la peine capitale).

La prochaine session de la cour est prévue pour le 5 décembre.
Selon le Dr Hatim Kanaaneh, président du Comité de défense d ?Ameer Makhoul, la décision de plaider coupable a été extrêmement difficile pour Ameer , sa famille et ses avocats, mais la réalité de la vie des citoyens palestiniens d ?Israël en a fait la seule option possible. (Il en a été de même pour Salah Hamouri).

Pas de preuves.

Le 6 mai à trois heures du matin, seize agents des services de renseignement israéliens, connus aussi comme le Shin Bet ou le Shabak, ont arrêté Ameer chez lui. Ils ont confisqué l ?ordinateur familial, les téléphones et plusieurs affaires personnelles et ont procédé à une fouille des locaux d ?Ittijah.
Ameer est resté douze jours sans contact avec l’extérieur et on ne lui a pas permis de contacter un avocat. Trois semaines après son arrestation il a été accusé de multiples délits d ?atteinte à la sécurité de l ?Etat. Les autorités israéliennes ont déclaré qu ?il avait été en relation avec un agent du Hezbollah.
Après avoir examiné une douzaine de disques durs et plus de 30.000 conversations téléphoniques, Israël n ?a été en mesure de fonder son accusation que sur les aveux de Makhoul, arrachés sous la torture, selon sa famille et ses avocats.

 ? Il a été soumis à des tortures physiques et psychiques ainsi qu’à des drogues psychotropes. Il est resté assis sur une chaise très basse, pieds et mains liés, sans dormir pendant 62 heures. Il a été cassé ? a déclaré Kanaaneh.
 ? L ?accusation ne repose que sur ses aveux. Aucune preuve n ?a été trouvée dans les disques durs ni dans les 30.000 communications téléphoniques ? a-t-il ajouté.

Orna Kohn, un des avocats de Makhoul, de l ?organisation Adalah de défense des droits de la minorité arabe d ?Israël, explique que, sous la loi israélienne, la définition de ce qui constitue une atteinte à la sécurité de l ?Etat rend facile de convaincre quiconque de ce crime.

 ? La loi israélienne définit la soi-disante atteinte à la sécurité de façon très large et criminalise des conduites ou des actes que personne ne pourrait supposer figurer dans ce registre du code criminel. Il en résulte qu ?il est très facile pour l ?accusation de convaincre la Cour qu ?une personne est coupable ? a déclaré Kohn.

 ? Parmi ces accusations, en particulier ? être en relation avec un agent étranger ?, la charge de la preuve est occultée ? a ajouté Kohn. ? C ?est l ?accusé qui doit convaincre la Cour qu ?il n ?avait pas l ?intention de nuire à la sécurité de l ?Etat. Le résultat est qu ?une fois la personne objet d ?une telle accusation, il lui est impossible d ?être reconnu non-coupable ?.

Viser la société civile palestinienne

Selon Nadim Nashif, directeur de l ?association Baladna pour la jeunesse arabe de Haifa, les poursuites engagées contre Ameer Makhoul et d ?autres dirigeants de la société civile palestinienne démontrent la détermination croissante d ?Israël à intimider les militants palestiniens travaillant à l ?intérieur d ?Israël.
 ? Je crois que le message dit clairement qu ?il y a une limite à notre activité militante et si nous, militants ou personnes qui travaillons dans des organisations non-gouvernementales, franchissons ces limites, nous serons punis ou contraints d ?arrêter ? a déclaré Nashif.

Il a ajouté qu’outre des dirigeants comme Makhoul beaucoup de jeunes militants palestiniens ont été interrogés ces derniers mois par les autorités israéliennes, qui ont cherché à les intimider.

« De plus en plus de personnes sont actives. Les gens se sentent plus concernés. Je crois que le gouvernement essaie de nous refouler vers le passé, lorsque les gens étaient effrayés et ne faisaient rien, se sentant inférieurs. C’est un gouvernement vraiment fasciste qui met en ?uvre sa politique très clairement, sans aucune excuse ».

« Je ne serai jamais déclaré innocent »

Le 26 octobre, Makhoul a écrit une lettre ouverte au Conseil international du Forum social mondial et au Comité national palestinien du Forum d’éducation mondial, qui se sont tenus en Palestine du 28 au 31 octobre.

« Cinq mois ont passé depuis mon arrestation en mai 2010, mais ce que j’endure aujourd’hui ? sous forme d’emprisonnement injuste, de procédures judiciaires et de procès ? n’est pas moins oppressant que la torture physique et psychologique à laquelle j’ai été soumis » a écrit Makhoul.

« Cependant, ce qui nous caractérise nous Palestiniens c’est notre libre volonté et notre détermination, que nous utilisons pour résister à l’oppression, aux oppresseurs et à leur soi-disante justice. Nous sommes conscients qu’existe une justice israélienne et nous voyons la Cour comme une opportunité pour consolider la mobilisation et la lutte populaires et internationales qui existent déjà ? et qui sont les pierres d’angle de la défense de nos droits et les outils qui font obstacle à leur vol par l’Etat occupant » a ajouté Makhoul. « La Cour de justice israélienne et le système légal sont de simples manifestations de l’injustice de l’Etat d’Israël. Ainsi, nous ne cherchons pas la justice dans ce système, mais nous choisissons de lui résister et de l’accuser d’être l’instrument de l’oppression, pas de la droiture. Un prisonnier palestinien dans une prison israélienne ne sera jamais reconnu innocent » .



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